Revirement sur les droits de douane: nouveau doute d’un délit d’initié républicain

Donald Trump poursuit sa croisade commerciale. (Credit Image: © Francis Chung - Pool Via Cnp/CNP via ZUMA Press Wire)

L’élue républicaine Marjorie Taylor Greene, proche de Donald Trump, a acheté des dizaines de milliers de dollars d’actions juste avant le spectaculaire revirement du président américain sur les droits de douane le 9 avril, qui a fait rebondir les marchés, selon un document officiel.

Les élus américains ont le droit d’investir en Bourse, mais ils doivent rendre compte par écrit de leurs transactions dans un délai de 30 jours, ce qu’a fait dès lundi Marjorie Taylor Greene.

   La membre de la Chambre des représentants a ainsi rapporté avoir acheté les 8 et 9 avril des actions de plusieurs entreprises de la tech, dont Apple et Amazon, ou du géant pharmaceutique Merck, pour un montant total compris entre 21.000 et 315.000 dollars. Les élus ne sont pas tenus de déclarer des sommes exactes, mais seulement des fourchettes.

   L’élue trumpiste de l’État de Géorgie, l’une des supportrices les plus démonstratives du président américain, a également vendu au même moment pour entre 50 et 100.000 dollars de bons du Trésor américain, selon le document qu’elle a transmis au Congrès, initialement publié par le New York Times.

“C’EST LE MOMENT D’ACHETER”

   Après avoir déclenché une guerre commerciale mondiale et ébranlé les marchés, Donald Trump avait écrit le 9 avril sur sa plateforme TruthSocial, quelques minutes après l’ouverture de Wall Street, “C’EST LE MOMENT D’ACHETER”. Quelques heures plus tard, il annonçait une suspension pour 90 jours des droits de douane supplémentaires à l’encontre de dizaines de pays, à l’exception de la Chine, provoquant un rebond boursier historique.

   De quoi alimenter des soupçons de délit d’initié parmi l’opposition démocrate, qui a demandé vendredi une enquête au gendarme boursier américain, la SEC (Securities and Exchange Commission).

Enquête de la SEC

   Six sénateurs démocrates ont appelé cette dernière dans une lettre à “déterminer si les annonces douanières ont enrichi les proches et les amis de l’administration aux dépens du public américain”.

   L’autorité américaine de régulation des marchés financiers, dont le président Paul Atkins a été nommé en décembre par Donald Trump, n’est pas contrainte de répondre favorablement à cette demande d’enquête.

   La Maison Blanche a affirmé que le message du président visait uniquement à “tranquilliser” le public, et qu’il avait la responsabilité de “rassurer les marchés et les Américains quant à leur sécurité économique”.

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