Qui est Susie Wiles, cheffe de cabinet et « femme la plus influente de la sphère Trump » ?
Donald Trump a annoncé sa première grande nomination : Susie Wiles, l’architecte de sa campagne, sera sa cheffe de cabinet, un poste stratégique encore jamais occupé par une femme.
“Susie Wiles vient de m’aider à remporter l’une des plus grandes victoires politiques de l’histoire américaine”, a salué l’ancien président dans un communiqué. Elle “continuera à travailler sans relâche pour rendre à l’Amérique sa grandeur”, a assuré Trump, en référence à son célèbre slogan. Il a souligné que cette nomination de la sexagénaire comme première femme à ce poste était un “honneur bien mérité”.
Un des postes les plus stratégiques
Le rôle de chef de cabinet, ou “chief of staff”, est l’un des plus stratégiques de l’exécutif américain. Responsable de la coordination des équipes et du suivi des activités quotidiennes de la présidence, il conseille également le président sur les enjeux politiques. « Susie aime rester en retrait. Mais laissez-moi vous dire qu’Ice Maiden (reine des glaces) – c’est ainsi qu’on la surnomme – n’est pas en retrait », a plaisanté Trump lors d’un discours à Palm Beach. Bien que Susie Wiles soit peu visible publiquement, sa discrétion ne l’a pas empêchée de jouer un rôle de premier plan dans les coulisses, supervisant de près l’ensemble de la campagne depuis les bureaux de Trump ou à Mar-a-Lago. Elle aurait joué un rôle central dans la victoire de Trump, orchestrant, entre autres, la mobilisation autour du vote anticipé.
Une conseillère de premier plan
Susie Wiles jouit d’une influence privilégiée sur Trump. Elle est considérée par beaucoup comme sa conseillère la plus proche. Si elle n’est pas capable de canaliser son tempérament imprévisible, elle parvient à contrôler le chaos autour de lui et ceux qui ont accès à Donald Trump. Il n’est pas rare que Trump interrompe ses appels pour lui demander conseil. Selon les analystes, son intuition et son expérience pourraient apporter une certaine stabilité à la présidence.
Une stratège politique aguerrie
Fine stratège politique, Susie Wiles, 67 ans, peut se targuer d’une carrière impressionnante. Ce n’est pas sa première campagne : elle a déjà conseillé des maires, des gouverneurs et des membres du Congrès, dont le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Sur son profil LinkedIn, elle écrit : « J’aime la variété et je m’épanouis sous pression. Au fil de ma carrière, de la Maison-Blanche aux mairies, j’ai appris comment fonctionnent le gouvernement et les rouages de l’action. »
Elle a également tissé des liens privilégiés avec les médias, maîtrisant parfaitement l’art de diffuser des informations stratégiques. « Susie est une professionnelle hors pair dans un milieu politique dominé par les hommes », déclare Ronna McDaniel, présidente du Comité national républicain, à CNN. « Sa capacité à naviguer dans des contextes complexes et à mener les républicains vers la victoire est inégalée. »
Des débuts prometteurs dès 22 ans
La carrière de Susie Wiles commence en 1979, à 22 ans, en tant qu’assistante du républicain Jack Kemp à la Chambre des représentants. Dès l’année suivante, elle rejoint l’équipe de campagne de Ronald Reagan en tant que planificatrice. Après l’élection de Reagan, elle décroche un poste au ministère du Travail, où elle perfectionne ses compétences sous la direction de Michael Deaver, stratège médiatique proche de Reagan. Elle y rencontre son futur mari, Lanny Wiles, également membre de l’administration. En 1985, le couple s’installe près de Jacksonville, où Susie Wiles élève leurs deux filles, tout en poursuivant son engagement républicain. Elle devient chef de cabinet du maire John Delaney, puis continue sa carrière auprès de la députée Tillie Fowler et de plusieurs maires de Jacksonville.
L’alliée incontournable de Trump
Susie Wiles occupe désormais une place clé au sein de l’entourage de Trump, qui apprécie visiblement sa ténacité et son savoir-faire. Cependant, il devra se montrer prudent : sous son premier mandat, quatre chefs de cabinet se sont succédé, un chiffre inhabituellement élevé. L’un d’eux, l’ancien général John Kelly, avait qualifié Trump de “fasciste” en octobre. Adopter une attitude similaire envers Susie Wiles pourrait être une grave erreur, car elle est réputée rancunière. Ses compétences tant vantées pourraient alors se transformer en défauts. Trump l’a recrutée après son renvoi par Ron DeSantis. Peu après un enregistrement embarrassant du gouverneur fuitait dans la presse.
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