Bart De Wever avait déjà exprimé son souhait d’un retour aux Provinces Unies. Mais il le fait cette fois en tant que Premier ministre, même s’il dit… ne pas pouvoir le faire. “C’est assez spectaculaire”, estime Ahmed Laaouej (PS).
Voilà une interview passée inaperçue, mais qui vaut son pesant d’or. Bart De Wever, Premier ministre de Belgique, plaide dans un entretien à la radio hollandaise pour… une réunion entre notre pays et les Pays-Bas.
Cette conviction, il l’avait déjà longuement exprimée. Mais prendre une telle option en tant que locataire du Seize, et alors qu’un Sommet de l’Otan est organisé à La Haye, voilà qui ne manque pas de piquant.
“Assez spectaculaire”
C’est à tout le moins l’avis d’Ahmed Laaouej, président de la fédération bruxelloise du PS, qui a épinglé la déclaration. “Un Premier Ministre en exercice qui, en somme, regrette ‘à titre personnel’ l’indépendance de la Belgique (avec au passage une nostalgie pour le Royaume Uni des Pays-Bas, le nationalisme 2.0 sans doute)… C’est assez spectaculaire”, écrit-il sur X.
Ahmed Laaouej refuse tout dialogue avec la N-VA dans le cadre de la négocation d’un gouvernement bruxellois, en raison de ses positions “antibelges et à connotation racistes”. Voilà qui ajoute de la farine à son moulin.
“Je ne change jamais de conviction”
A la décharge de Bart De Wever, il faut avouer qu’il réaffirme cette position singulière… en précisant qu’il ne peut pas le faire en tant que Premier ministre.
Interrogé sur son plaidoyer en faveur d’une union entre la Flandre et les Pays-Bas, il précise: “Pour être juste, j’ai plaidé pour une réunion entre la Belgique et les Pays-Bas, même si l’enthousiasme est sans doute moins grand dans le sud du pays que dans le nord”, dit-il.
Est-il toujours de cet avis? “Je ne change jamais de conviction. Par contre, je change de fonction et je dois être avantage prudent dans mes discours. En tant que Premier ministre, c’est un statement que je ne peux plus faire, mais en tant que politique et homme, je pense toujours que la scission des Pays-Bas au XVIe siècle est la plus grande catastrophe qui nous soit arrivée.”
C’est assez spectaculaire ,en effet.