Poutine admet que les sanctions ont des conséquences “négatives” sur l’économie
Vladimir Poutine a dit mercredi que les sanctions internationales visant Moscou pour son offensive en Ukraine “peuvent” avoir des conséquences “négatives” à “moyen terme” sur l’économie nationale, après avoir pourtant vanté ces derniers mois l’adaptation de la Russie face à cette nouvelle conjoncture.
“Les sanctions imposées à l’économie russe à moyen terme peuvent vraiment avoir un impact négatif sur celle-ci”, a mis en garde le président russe lors d’une réunion avec le gouvernement, retransmise à la télévision.
C’est la première fois que Vladimir Poutine admet publiquement que la pluie de sanctions internationales, qui touchent de nombreux secteurs de l’activité russe dont celui stratégique des hydrocarbures, affectent l’économie nationale.
Plus d’un après le déclenchement de l’offensive en Ukraine, “le chômage est à son niveau le plus bas”, à 3,6%, et “fin mars, l’inflation va tomber en dessous des 4%”, après avoir flambé à près de 20% au printemps dernier, a déclaré M. Poutine.
“Mais cela ne veut pas dire que tous les problèmes ont déjà été résolus”, a-t-il averti face aux membres de son gouvernement.
“Le retour à une trajectoire de croissance ne doit pas nous faire se relâcher”, a-t-il encore appuyé dans un rare réquisitoire, appelant à “garantir la souveraineté économique” de la Russie.
M. Poutine a ainsi réclamé au gouvernement et aux dirigeants économiques d'”assurer le lancement rapide de nouveaux projets dans les industries manufacturières, en particulier dans la production de produits de haute technologie”, un secteur frappé par le départ de nombreux spécialistes à l’étranger.
“Notre système financier devrait jouer un rôle important pour répondre aux besoins des exportateurs. Et nous devons remplacer les entreprises occidentales qui travaillaient dans ce créneau”, a-t-il encore demandé.
Ces propos de Vladimir Poutine interviennent une semaine après un sommet à Moscou avec son homologue chinois, Xi Jinping, lors duquel les deux dirigeants ont dit vouloir “approfondir” les relations économiques russo-chinoises.
Mais de nombreux observateurs y ont vu un signe de la dépendance grandissante de Moscou vis-à-vis de Pékin, dont l’économie a largement capté les exportations de gaz et de pétrole russe, visées par les sanctions des Occidentaux.
Si ces nouveaux débouchés ont permis à la Russie de compenser en partie les marchés perdus en Europe, sa dépendance envers les poids lourds asiatiques permet en effet à la Chine et à l’Inde d’être en position de force et de négocier les prix à la baisse.
Lors de son discours à l’Assemblée fédérale, fin février, Vladimir Poutine avait enfin appelé les oligarques russes à rapatrier leurs fonds en Russie pour soutenir l’économie nationale.
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