Oubliez la semaine de quatre jours, la Grèce introduit la semaine de six jours
En Grèce, une nouvelle loi permet désormais aux employés de certains secteurs de travailler six jours par semaine.
La semaine à 6 jours est une mesure vise à répondre à la demande des employeurs dans certains secteurs où le travail 24/24 est courant et souvent non déclaré comme certaines installations industrielles et manufacturières. Bien que la loi ait provoqué des grèves lorsqu’elle a été approuvée il y a quelques mois, les travailleurs semblent s’y résigner. Elle entre donc en vigueur aujourd’hui sans plus trop faire de vagues tant les employés craignent pour leur emploi dans une économie encore fragile. En Grèce, la peur de perdre son emploi est en effet plus grande que celle de devoir travailler plus.
On a plus peur de perdre son travail que de travailler plus
Le salaire mensuel minimum pour les cols blancs est de 830 euros. Le salaire mensuel moyen plafonne aujourd’hui à environ 1.250 euros. 30% des contrats sont des temps partiels. Les allocations de chômage existent, mais elles sont limitées dans le temps et peu généreuses, avoisinant en moyenne 300 euros par mois. Il n’y a pas non plus de syndicats puissants, ni de conventions collectives. Tout cela fait que les travailleurs grecs ont, après la Bulgarie, le plus faible pouvoir d’achat de l’UE.
Cela peut aussi être des plus longues journées
Concrètement il s’agit d’une semaine de travail légale normale de 48 heures au lieu des 40 précédentes. Les travailleurs peuvent choisir de répartir les heures sur six jours ou d’augmenter leur journée de travail. S’ils travaillent 10 heures par jour, par exemple, ils reçoivent une compensation de 40 % de plus pour les heures supplémentaires.
Cette réforme, soutenue par le gouvernement social-libéral, cherche à dynamiser l’économie grecque en attirant des investissements. Il y a une importante pénurie sur le marché du travail, tandis que certaines entreprises du secteur privé et des services doivent souvent fonctionner H24, ce qui entraîne de nombreuses heures supplémentaires coûteuses ou du travail au noir. Le gouvernement espère que cette mesure leur permettra d’engager plus de personnel. Les Grecs, eux, craignent surtout que la réglementation ne soit étendue à d’autres secteurs où les heures supplémentaires ne sont pas nécessairement la norme.
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