Nik Storonsky (Revolut) déménage à Dubaï: les nouveaux eldorados des milliardaires qui fuient Londres

Dubaï © Getty
Sébastien Buron
Sébastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Londres perd ses ultra-riches. En cause : la fin du régime fiscal des “non-dom”, qui provoque un exode sans précédent parmi les grandes fortunes du pays. De Nassef Sawiris à Nik Storonsky, les milliardaires désertent la capitale londonienne pour des cieux plus cléments, des Émirats arabes unis à l’Italie de Giorgia Meloni.

Quel est le point commun entre l’homme d’affaires égyptien Nassef Sawiris, copropriétaire du club d’Aston Villa et héritier de l’empire industriel Orascom, Shravin Bharti Mittal, fils du magnat indien des télécoms Sunil Mittal et investisseur à la tête du fonds Unbound, ou encore Richard Gnodde, le banquier le mieux payé de Goldman Sachs, né en Afrique du Sud ? Tous trois font partie de ces milliardaires installés au Royaume-uni qui ont décidé de quitter Londres pour poser leurs valises sous des cieux fiscaux plus favorables.

Tour de vis fiscal

Dernier exemple en date : Nik Storonsky, fondateur de la banque numérique Revolut, dont la fortune est estimée à 14 milliards de dollars. Selon Les Échos, l’entrepreneur russe réside désormais à Dubaï. Ce départ n’a rien de surprenant : le fondateur de Revolut rejoint la cohorte croissante de dirigeants d’entreprise ayant choisi de s’établir aux Émirats arabes unis.

Revolut, la néobanque qu’il a créée il y a une dizaine d’années et qui revendique plus de 60 millions d’utilisateurs à travers le monde, a certes ouvert un bureau à Dubaï l’an dernier. Mais derrière cette nouvelle adresse, il y a plus qu’un simple attrait pour le soleil et le luxe du Golfe : la suppression du très prisé régime fiscal des “non-dom”, qui permettait aux personnes considérées comme “non domiciliées” au Royaume-Uni (les non-résidents) de réduire considérablement leurs impôts sur les revenus.

Après le Brexit, le “Wexit”

La suppression de ce régime, qui avait fait de Londres un véritable aimant à milliardaires, en avril dernier par le gouvernement de Keir Starmer, en plus d’un durcissement de l’impôt sur les successions. Résultat : le Royaume-Uni a vu s’envoler une part importante de ses résidents les plus aisés. Entre 3.800 et 4.400 dirigeants d’entreprise auraient ainsi transféré leur résidence fiscale à l’étranger en quelques mois.

Parmi les destinations de prédilection, les Émirats arabes unis arrivent en tête. Selon le cabinet de conseil fiscal Henley & Partners, qui publie chaque année un rapport sur les flux migratoires des ultra-riches, le pays aurait accueilli près de 10.000 nouveaux millionnaires en dollars au cours des derniers mois, dont de nombreux exilés venus de la City.

En quelques années, Dubaï et Abou Dabi se sont imposés comme le refuge favori des grandes fortunes mondiales, combinant fiscalité avantageuse, sécurité et art de vivre calibré pour les plus riches.

Toujours selon Henley & Partners, l’Italie de Giorgia Meloni profite également de cet exode, surnommé par certains le « Wexit » (contraction de wealth, « richesse », et exit, « départ »). Grâce à son impôt forfaitaire annuel attractif sur les revenus étrangers, la péninsule, et notamment Milan, séduit également de plus en plus de millionnaires venus de Londres.

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