Bombardements russes à Kiev et blocage diplomatique : la paix reste hors de portée

© (Photo by Gavriil GRIGOROV and Nhac NGUYEN / various sources / AFP)

Le Kremlin a estimé lundi qu’il faudrait « beaucoup de travail » pour faire avancer les négociations de paix avec l’Ukraine, après une nouvelle nuit de bombardements russes à travers le pays.

Ces frappes, ayant fait au moins un mort et six blessés à Kiev, ont eu lieu quelques heures avant la visite à Kyiv du chef de la diplomatie française, Jean‑Noël Barrot.

Lors de son point presse quotidien, le porte‑parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a affirmé que les propositions de paix russes et ukrainiennes étaient pour l’heure « diamétralement opposées ». « Il y a donc beaucoup de travail diplomatique à faire », a‑t‑il ajouté, tout en précisant que Moscou était prêt à de nouveaux pourparlers, sans en avoir fixé la date.

Samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé à Moscou d’organiser, cette semaine, un troisième cycle de discussions, après deux rencontres peu fructueuses à Istanbul en mai et juin, pour tenter de mettre fin à la guerre.

Ce conflit, déclenché par l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, a causé des dizaines de milliers de morts dans les deux camps, civils comme militaires. Moscou exige notamment l’annexion de cinq régions ukrainiennes, dont la Crimée (depuis 2014), ainsi que la garantie que Kiev ne rejoindra jamais l’OTAN. Des conditions inacceptables pour l’Ukraine, qui réclame, elle, des garanties de sécurité solides, notamment la fourniture d’armes, ce à quoi Moscou s’oppose.

Nouvelles frappes nocturnes

Face à l’enlisement des négociations, l’ancien président américain Donald Trump, qui s’était rapproché de Moscou pour relancer le processus, a exprimé sa frustration et déclaré être « déçu » par Vladimir Poutine. Lundi dernier (14 juillet 2025), il a lancé un ultimatum de 50 jours à la Russie pour cesser son invasion ou subir des sanctions sévères, et annoncé l’envoi d’équipements militaires, financés par des pays européens de l’OTAN.

Parallèlement, les combats se poursuivent sans relâche, avec des victimes chaque jour. Dans la nuit de dimanche à lundi, des bombardements russes ont causé au moins un mort et six blessés à Kiev, selon la police nationale. L’armée de l’air ukrainienne a dénombré 426 drones et 24 missiles lancés, provoquant des dégâts à Ivano‑Frankivsk (ouest), Kharkiv (nord‑est) et à Kiev. Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a signalé plusieurs incendies, dont dans une école maternelle, et des impacts sur des immeubles résidentiels, un supermarché et l’entrée d’une station de métro.

Guerre contre l’Union européenne

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a qualifié ces attaques de « brutales ». « Pour en finir avec cette terreur, l’Ukraine doit obtenir des défenses anti‑aériennes supplémentaires et des capacités de frappe longue portée », a-t-il déclaré sur X.

Jean‑Noël Barrot, en visite de deux jours à Kyiv, s’est rendu à la station de métro Loukianivska — l’un des sites touchés — qui sert d’abri à la population. Il a expliqué que les nouvelles sanctions européennes — le 18ᵉ paquet contre la Russie, ciblant ses revenus pétroliers — visaient à accroître la pression sur Vladimir Poutine pour obtenir un cessez‑le‑feu. Dans un discours devant les ambassadeurs ukrainiens, il a dénoncé une guerre menée par la Russie « contre la liberté », « contre l’Union européenne », et des frappes nocturnes visant à « terroriser » la population.

Face à ces bombardements, l’armée ukrainienne riposte quotidiennement avec des drones. Lundi, ces attaques ont contraint l’aéroport de Vnoukovo, près de Moscou, à interrompre son activité.

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