Monaco risque de figurer sur la “liste grise” du blanchiment d’argent
Monaco risque d’être placé la semaine prochaine sur une “liste grise” internationale de pays ne faisant pas assez pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, rapporte vendredi l’agence de presse Bloomberg. La principauté, qui compte la plus forte concentration de millionnaires et de milliardaires au monde, ne ferait pas assez de progrès dans la lutte contre les flux financiers illicites.
Le Groupe d’action financière (Gafi) enquête à travers le monde sur la manière dont les criminels blanchissent l’argent. Il existe une liste noire de pays qui n’agissent pratiquement pas contre les flux d’argent suspects et une autre, grise, de nations ne faisant pas grand-chose contre le blanchiment d’argent mais qui ont promis de prendre des mesures pour s’améliorer.
Selon certaines sources, malgré certains progrès, Monaco est encore en retard en la matière depuis qu’il a été réprimandé par les inspecteurs européens à la fin de l’année 2022 pour son inefficacité en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Aucune décision définitive n’aurait cependant encore été prise quant à l’inscription de la principauté sur la liste grise.
Si elle s’y retrouve, cela pourrait avoir un impact négatif sur l’économie monégasque. Des recherches menées par le Fonds monétaire international (FMI) ont montré que les pays figurant sur la liste grise souffrent d’une “réduction importante et statistiquement significative des entrées de capitaux”. Cela représente une menace pour l’important secteur bancaire à Monaco.
Les pays sont ajoutés à la liste sur la base d’un consensus entre les membres du Gafi. Monaco rejoindrait la Bulgarie, le Burkina Faso, l’Afrique du Sud, la Croatie, le Vietnam et la Syrie sur la liste grise. Celle de couleur noire ne comprend que trois pays: l’Iran, la Birmanie et la Corée du Nord.