Mercosur: la France “continuera” “le bras de fer” avec von der Leyen
La France continuera “à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire” avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen contre le traité commercial de libre-échange UE-Mercosur, a affirmé mardi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
Interrogée sur la chaîne française TF1, elle a également souhaité “à titre personnel”, qu'”il puisse y avoir un débat à l’Assemblée nationale suivi d’un vote”, afin de “renforcer la position qui est celle du président et celle du Premier ministre”.
“Il est légitime que l’Assemblée nationale puisse s’exprimer sur la question, il y a beaucoup de députés qui sont concernés parce qu’ils ont des agriculteurs dans leurs circonscriptions et, de façon générale, parce que ça concerne l’ensemble des Français”, a complété Maud Bregeon.
Pour elle, l’accord avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie), défendu par plusieurs gros pays de l’Union européenne, comme l’Allemagne ou l’Espagne, “constitue une concurrence déloyale absolument inacceptable pour nos éleveurs, parce qu’il n’est pas cohérent sur le plan écologique et notamment vis-à-vis de l’Accord de Paris”.
“La France n’est pas isolée”
“Contrairement à ce que beaucoup pensent, la France n’est pas isolée et plusieurs nous rejoignent”, avait affirmé lundi le président français Emmanuel Macron depuis le G20 à Rio de Janeiro. Il a cité les “Polonais, Autrichiens, Italiens et plusieurs autres en Europe”.
Les agriculteurs français poursuivent mardi leur mobilisation dans tout le pays, notamment pour dire leur opposition à la signature par l’UE de cet accord. La Coordination rurale (2e syndicat agricole en France) fait monter la pression, menaçant de mener des actions plus bloquantes.
Maud Bregeon a souhaité que ces manifestations en cours “se passent dans le calme”, “sans aucune dégradation des biens et des personnes”, alors que Noël approche.
Le ministre italien de l’Agriculture Francesco Lollobrigida s’est prononcé lundi contre le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur sous sa forme actuelle, exigeant que les agriculteurs du Mercosur soient soumis aux mêmes “obligations” que ceux de l’UE.
Négocié depuis plus de vingt ans, ce traité prévoit notamment des quotas d’importation de viande bovine avec des droits de douane réduits ou nuls.
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