Mark Rutte (Otan): “Il est temps de passer à un état d’esprit de temps de guerre”
Lors de son premier grand discours, le nouveau secrétaire générale de l’Alliance atlantique invite les Européens à se réveiller et à investir davantage dans la défense. Objectif? “Empêcher la prochaine grande guerre sur le territoire de l’Otan”.
Il y a de la musculation dans l’air en cette fin d’année 2024. Sur fond d’escalade militaire, certes contenue pour l’instant, en Ukraine. La perspective de l’arrivée au pouvoir effective du nouveau président américain, Donald Trump, le 20 janvier prochain, chacun cherche à gagner du terrain, militairement et diplomatiquement. Tout en évoquant la perspective de pourparlers de paix.
“Il est temps de passer à un état d’esprit de temps de guerre”, a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, dans son premier grand discours depuis sa prise de fonction en octobre. Dans une allocution au ton grave, le secrétaire général en a appelé au soutien de l’opinion publique et au sens du sacrifice pour “empêcher la prochaine grande guerre sur le territoire de l’Otan”.
Se préparer à la guerre…
En Suède, les autorités envoient des brochures à la population pour donner les consignes en cas de crise. Aux Pays-Bas, les banques conseillent de garder de l’argent cash à la maison, au cas où… Une forme de psychose digne de la guerre froide revoit le jour.
“Le danger se rapproche de nous à grande vitesse”, a averti le secrétaire général de l’Otan, en évoquant la menace russe sur le continent européen.
“Ce qui se passe en Ukraine peut aussi se produire ici”, a insisté l’ancien Premier ministre néerlandais et même si, a-t-il ajouté, il n’y a aucune menace militaire imminente contre l’Otan, cela n’empêche pas la Russie de se préparer à “une confrontation à long terme avec l’Ukraine, et avec nous”, les 32 pays de l’Otan.
Investir en défense
Comme Donald Trump le rappelera à l’envi, nos pays dovient se préparer en investissant davantage dans leur défense. “L’économie russe est sur le pied de guerre”, pendant qu’en Europe, les États rechignent à dépenser davantage pour augmenter leurs capacités de défense, a mis en garde Mark Rutte.
Si l’on évoque un possible “gel” du conflit ukrainien, sans aucune certitude que la Russie y soit prête, l’un des noeuds consistera à donner des garanties de sécurité à l’Ukraine. Dans ce cas, les Etats-Unis de Trump s’abstiendraient, laissant les Européens avancer des soldats pour assurer un cessez-le-feu.
L’année 2025 sera tendue.
L’Ukraine vers l’Otan
Dans le même temps, les chefs de la diplomatie de six pays européens et l’UE ont réaffirmé jeudi 12 décembre soutenir l’Ukraine sur sa voie « irréversible » vers l’adhésion à l’Otan, estimant aussi que « la paix en Ukraine et la sécurité en Europe sont indissociables ».
« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine sur la voie irréversible de la pleine intégration euro-atlantique, y compris l’adhésion à l’Otan », ont déclaré, après une rencontre à Berlin, les ministres des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, d’Italie, de Pologne, d’Espagne et du Royaume-Uni, ainsi que la représentante de la politique étrangère de l’Union européenne.
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