Mark Rutte, futur pilote de l’Otan?

Mark Rutte.
Mark Rutte. © Getty Images
Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

L’actuel Premier ministre néerlandais est pressenti pour prendre les rênes de l’Alliance.

Qui succèdera le 1er octobre prochain à Jens Stoltenberg au poste de secrétaire général de l’Otan ? Trois noms circulent avec insistance pour remplacer le Norvégien à la tête de l’Alliance, dont ceux de la première ministre estonienne Kaja Kallas et du ministre letton des Affaires étrangères Krisjanis Karins. C’est toutefois celui de l’actuel Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont le parti (le VVD) a subi un sérieux revers aux dernières élections au profit de la formation de droite radicale emmenée par Geert Wilders, qui semble avoir le plus le vent en poupe. 

Profil idéal

Certes, les Pays-Bas n’atteindront qu’en 2024 le seuil des 2 % de PIB consacrés à la défense mais nos voisins du nord sont depuis le début à la pointe dans le soutien à l’Ukraine. La Haye a été la première capitale européenne à donner son feu vert à la livraison de F-16 et vient d’annoncer un nouveau paquet d’aide militaire de 2,5 milliards d’euros à Kiev. Tout le monde ne peut pas en dire autant. Certainement pas la Belgique. 

Premier ministre des Pays-Bas depuis 13 ans, Mark Rutte peut aussi se targuer d’être l’un des dirigeants européens les plus expérimentés du Vieux-Continent. Son profil atlantiste serait également un atout vis-à-vis des Américains, de même que pour les pays d’Europe de l’Est. «Les Pays-Bas et la Scandinavie sont acceptables pour beaucoup d’alliés, y compris Londres. Ils ne sont ni trop au Sud ni trop à l’Est», note à ce propos Le Figaro.

L’homme serait ainsi soutenu par «plus de la moitié des alliés, dont Washington et Paris», soulignent encore nos confrères du quotidien français. Preuve que sa candidature récolte les faveurs, il aurait également partagé le couvert mi-novembre avec Jens Stoltenberg, ce qui n’aurait probablement pas été possible sans la bénédiction de Washington.

Le temps presse

Ce qui est sûr en tout cas dans cette course au poste de patron de l’Otan, c’est que le temps presse pour les alliés. Ils n’ont plus que trois mois pour s’entendre sur le nom du futur patron de l’organisation revenue sur le devant de la scène et dont le rôle s’est considérablement renforcé depuis l’invasion russe en Ukraine voici bientôt deux ans. L’objectif serait de boucler le dossier avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance, prévue début avril, probablement le jeudi 4, qui coïncidera avec le 75ème anniversaire de la signature du Traité de l’Atlantique Nord. 

Toujours selon le Figaro, Washington veut ainsi aussi éviter un télescopage avec les “top jobs” de l’UE qui seront au menu du sommet des Vingt-Sept des 28 et 29 juin 2024, soit trois semaines après les élections européennes. “Si le mercato de l’UE entre dans l’équation de l’Otan, ce sera la pagaille assurée”, écrivent nos confrères français dans leur édition de ce 20 décembre, faisant référence à la montée de l’extrême droite en Europe mais aussi au plus petit nombre de postes à pourvoir qu’il y a cinq. En effet, la présidence de la BCE ne ferait pas partie de l’équation, tout comme celle de la Commission, si Ursula von der Leyen obtient l’aval des Vingt-Sept et décide de rempiler pour cinq ans de plus. Affaire à suivre…

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