Les ministres européens de l’Énergie ont validé lundi la fin progressive des importations de gaz russe, une étape majeure vers l’indépendance énergétique du continent.
Réunis à Luxembourg, les ministres de l’Énergie des Vingt-Sept ont donné leur feu vert à l’interdiction totale du gaz russe d’ici au 1er janvier 2028, conformément à la proposition de la Commission européenne. Ce texte, intégré au plan REPowerEU lancé après l’invasion de l’Ukraine en 2022, vise à réduire la dépendance énergétique de l’Union et à priver Moscou d’une source essentielle de revenus.
Une sortie encadrée et progressive
L’interdiction des importations de gaz par gazoduc et de gaz naturel liquéfié (GNL) entrera en vigueur dès le 1er janvier 2026. Les contrats à court terme signés avant le 17 juin 2025 pourront courir jusqu’à mi-2026, tandis que les contrats à long terme bénéficieront d’un délai jusqu’au 1er janvier 2028.
« Une Europe indépendante sur le plan énergétique est une Europe plus forte et plus sûre », a souligné le ministre danois Lars Aagaard, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil.
Des divergences persistantes entre États membres
Plusieurs ministres ont insisté sur la nécessité de protéger les entreprises exposées et de limiter l’impact sur le marché de l’énergie. Le Belge Mathieu Bihet (MR) a appelé à « un texte juridiquement solide » et à des garanties contre toute future instrumentalisation énergétique.
La Slovaquie et la Hongrie, très dépendantes du gaz russe, n’ont pas soutenu la mesure, invoquant des risques pour leur sécurité d’approvisionnement.
Le Parlement européen veut aller plus vite
Le texte doit encore être négocié avec le Parlement européen, qui souhaite accélérer le calendrier : les eurodéputés plaident pour une interdiction du pétrole russe dès le 1er janvier 2026, et du gaz un an plus tard, soit en 2027. La présidence danoise espère conclure ces discussions avant la fin de l’année.