La Commission européenne a accusé lundi le site de commerce en ligne d’origine chinoise Temu de violer sa législation sur les services numériques (DSA), faute de contrôle suffisant sur les produits proposés, notamment les jouets pour bébés.
Une enquête de l’UE, encore en cours, montre qu’il existe “un risque élevé pour les consommateurs de l’UE” de trouver “des produits illégaux sur la plateforme“, estime la Commission.
Temu a encore la possibilité de répondre, mais risque une amende pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires annuel si l’infraction est confirmée. “Selon notre évaluation préliminaire, Temu est loin d’évaluer les risques pour ses utilisateurs selon les standards exigés par le règlement sur les services numériques (DSA)”, a souligné la commissaire européenne en charge du numérique, Henna Virkkunen. La Commission pointe notamment du doigt “des jouets pour bébés” et des “petits appareils électroniques” susceptibles de ne pas respecter les normes européennes.
Bruxelles entend poursuivre son enquête, ouverte en octobre 2024, sur d’autres infractions présumées, comme le “design addictif” de l’application Temu, avec ses promotions éclairs et ses jeux, ainsi que le possible manque de transparence dans les recommandations d’achats.
Version internationale de Pinduoduo
Temu, qui connaît une progression fulgurante en Europe grâce à une stratégie de prix cassés, est la version internationale du mastodonte chinois du e-commerce Pinduoduo, né en 2015. Il propose un choix pléthorique de produits: vêtements, jouets, décoration, outils, high-tech…
En mai 2024, des associations européennes de consommateurs avaient déposé une plainte contre la plateforme, l’accusant notamment d’inciter les utilisateurs à dépenser plus.
En octobre, l’entreprise avait assuré avoir pris “des mesures importantes” et “affiner” ses pratiques “dans le cadre du règlement” européen sur les services numériques.
Extrêmement populaire dans l’UE malgré une arrivée récente sur le marché en 2023, Temu compte 93,7 millions d’utilisateurs actifs mensuels en moyenne dans les 27 Etats membres.
Protéger les utilisateurs
Pour protéger les utilisateurs de contenus ou de produits potentiellement dangereux, d’autres enquêtes au titre du DSA sont en cours dans l’UE, notamment sur le site chinois AliExpress, ainsi que sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, X (ex-Twitter) et TikTok.
L’UE souhaite également lutter contre l’afflux massif de petits colis bon marché sur son territoire, avec une proposition actuellement à l’étude visant à imposer une taxe de deux euros par colis.
L’an dernier, 4,6 milliards de colis de ce type sont entrés dans l’UE — soit plus de 145 par seconde — dont 91% provenant de Chine.