Londres et Washington traquent 20 milliards de dollars de crypto russes

Les transactions auraient été effectuées sur Garantex, une plateforme crypto basée à Moscou et Saint-Pétersbourg.

Alors que la Russie éprouve du mal à payer ses importations – notamment de composants techniques destinés à son industrie d’armement-, et à vendre son pétrole en raison des sanctions qui menacent les banques chinoises, turques ou indiennes qui utiliseraient le dollar américain dans des transactions avec les entreprises russes, les États-Unis et le Royaume-Uni resserrent aussi leurs filets sur les opérations en cryptoactifs qui permettent aux acteurs russes d’échapper aux sanctions.

Voici quelques jours, l’agence Bloomberg annonçaient que les services américains et britanniques avaient lancé une enquête sur plusieurs transactions de cryptomonnaies d’une valeur de plus de 20 milliards de dollars qui ont transité par Garantex, une bourse d’échange virtuelle basée en Russie. Ces opérations auraient été effectuées en Tether, un crypto actif indexé sur le dollar.

Dans le collimateur des autorités américaines

En février 2022, Garantex avait perdu sa licence estonienne après qu’un contrôle effectué par la cellule de renseignement financier de l’Estonie a révélé des lacunes critiques en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et a mis en évidence des liens entre Garantex et des portefeuilles utilisés pour des activités criminelles.

Garantex est d’ailleurs depuis le début de la guerre en Ukraine dans le collimateur des autorités américaines. Cette plateforme, initialement enregistrée en Estonie, a été créée fin 2019, . Elle permet aux clients d’acheter et de vendre des monnaies virtuelles en utilisant des monnaies fiduciaires. « La majorité des opérations de Garantex sont menées à Moscou et à Saint-Pétersbourg, en Russie, où d’autres échanges de monnaies virtuelles sanctionnés ont également opéré », observe le département d’Etat américain qui précise que des transactions associées à des acteurs illicites, au darknet , au gang russe RaaS Conti ont été identifiées sur cette plateforme.