Les réactions : Le Pen et Bardella n’ont pas dit leur dernier mot, Mélenchon veut appliquer son programme
Marine Le Pen a jugé dimanche, à l’issue du second tour des élections législatives qui a placé son parti en troisième position, que la victoire du Rassemblement national n’était “que différée” alors que son parti juge la nouvelle assemblée “ingouvernable”. Mélenchon revendique le poste de Premier ministre pour le NFP et veut appliquer le plus rapidement possible le programme de LFI, qui a pourtant stagné en gain de sièges.
“La marée monte. Elle n’est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter et, par conséquent, notre victoire n’est que différée”, a-t-elle déclaré sur TF1, ajoutant : “J’ai trop d’expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés”, faisant du Rassemblement national “le premier parti” en termes de sièges.
Le parti à la flamme engrange de nouveaux élus, avec 120 à 152 députés, contre 89 en juin 2022, selon les sondeurs. Mais il reste derrière le Nouveau Front populaire (172 à 215 députés) et le camp macroniste, crédité de 150 à 180 députés.
“Ce soir tout commence”
Selon son président, Jordan Bardella, c’est une “alliance du déshonneur” qui a privé les Français “d’une politique de redressement”.
“Le Rassemblement national incarne plus que jamais la seule alternance”, a-t-il ajouté, promettant que son parti ne tomberait dans “aucune compromission politicienne”.
“Ce soir, tout commence, un vieux monde est tombé, rien ne peut arrêter un peuple qui s’est remis à espérer”.
Jordan Bardella, pressenti pour être Premier ministre en cas de victoire de son parti, a assuré que “le Rassemblement national (allait) amplifier son travail à l’Assemblée nationale” lors d’une allocution dans son QG de campagne.
Il a estimé que la France allait “vers l’incertitude et l’instabilité” en raison de la “paralysie” à venir des institutions.
À gauche, on revendique la victoire
Le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, dont le parti est membre du Nouveau Front populaire (NFP) arrivé en tête des élections législatives en France, a estimé dimanche que le Premier ministre Gabriel Attal devait “s’en aller” et l’alliance de gauche “gouverner”.
“Notre peuple a clairement écarté la solution du pire”, a lancé M. Mélenchon alors que l’extrême droite, donnée initialement gagnante, est finalement arrivée en troisième position.
“Nous aurons un ou une Premier ministre du Nouveau Front Populaire. Nous pourrons décider de nombreuses choses par décrets. Sur le plan international, il faudra s’entendre pour reconnaître l’État de Palestine”, a tweeté le leader de la France insoumise. “Dès cet été, peuvent être pris les décrets pour l’abrogation de la retraite à 64 ans, le blocage des prix, l’augmentation du SMIC, la convocation des conférences salariales par branches professionnelles et le moratoire sur les grands travaux inutiles.”
Tondelier et Faure triomphent, Glucksmann nuance
La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a ainsi estimé que “la justice sociale a gagné, la justice environnementale a gagné, et le peuple a gagné”. “Nous allons gouverner”, a promis dans la foulée la cheffe de file des Écologistes.
Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a de son côté déclaré que “le rôle du Nouveau Front populaire et en son cœur” du PS sera de “refonder un projet collectif pour notre pays et de fédérer une majorité de Françaises et de Français”, après le second tour des élections législatives.
“La France méritait mieux qu’une alternative entre néolibéralisme et fascisme comme cela nous est imposé depuis sept ans. Ce vote confère au nouveau Front populaire une responsabilité immense, celle de trouver un chemin pour faire avancer la France et répondre aux besoins des Françaises et des Français, répondre aux défis de la guerre, du changement climatique, des inégalités, faire aussi de la France une voix qui fait avancer l’Europe”, a ajouté le leader socialiste.
“Nous sommes en tête, mais on est dans une assemblée divisée (…) et donc il va falloir se comporter en adulte”, a tempéré le député européen Raphaël Glucksmann (Place publique). “Il va falloir parler, il va falloir discuter, il va falloir dialoguer”, a-t-il ajouté. “Le cœur du pouvoir a été transféré à l’Assemblée et (…) c’est un changement de culture politique qui est nécessaire et qui va être fondamental”.
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