Les prix du pétrole plongent en Asie

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Les cours du pétrole dégringolent lundi en Asie, après des frappes israéliennes ayant épargné les sites énergétiques iraniens, de quoi apaiser les craintes sur l’offre d’or noir, alors même que les perspectives sur la demande mondiale de brut restent maussades.

Cette chute des cours du brut a permis à la Bourse de Tokyo de rebondir, après avoir hésité à l’ouverture au lendemain d’une défaite électorale de la coalition au pouvoir au Japon.

   Vers 00H50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, chutait de 4,54%, à 72,60 dollars. Il est descendu jusqu’à 72,13 en tout début d’échanges asiatiques, lâchant jusqu’à 5%. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, plongeait de 4,68%, à 68,42 dollars.

Soulagement

   Le marché apparaît soulagé que l’attaque lancée samedi par Israël contre l’Iran, plus restreinte qu’attendu, ait ciblé des installations de fabrication de missiles en épargnant les sites essentiels pour la production d’or noir. C’était une grande crainte des opérateurs, qui avait récemment fait grimper les cours.

   “La frappe d’Israël, qui évite soigneusement les sites énergétiques, a atténué les craintes d’un conflit à grande échelle avec l’Iran, qui a minimisé l’impact de l’attaque (…) de quoi dégonfler la prime de risque géopolitique qui soutenait les prix du pétrole”, a expliqué Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.

   Pour lui, la dégringolade pourrait encore s’accentuer: “Si les tensions continuent de s’apaiser ou si les pourparlers de paix gagnent du terrain de manière inattendue (au Proche-Orient), nous pourrions voir le pétrole chuter à 60 dollars le baril, les traders se concentrant à nouveau sur la surabondance de l’offre, en particulier si les mesures de relance économique en Chine ne sont pas à la hauteur”, avertit-il.

Demande mondiale en berne

   De fait, le marché est toujours pénalisé par des perspectives économiques moroses en Chine, premier pays importateur de brut, en dépit des mesures de relance annoncées récemment par Pékin.

   Or, l’ensemble de la demande mondiale apparaît en berne: dans son dernier rapport, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que la croissance de la demande de pétrole ralentira fortement en 2025, tout en s’attendant à une augmentation de la production.

   L’offre surabondante devrait contribuer encore à déprimer le marché, avec un gonflement des stocks aux Etats-Unis, et surtout la politique des pays de l’Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés), dont une partie pourraient prochainement revenir sur leurs baisses volontaires de production.

   Valeur refuge par excellence en cas de tensions géopolitiques, l’or perdait a contrario du terrain lundi, à 2.725,88 dollars l’once vers 01H20 GMT, contre quelque 2.747 dollars vendredi soir.

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