Poutine met en garde l’Occident dans son discours national : les tensions augmentent

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le discours à la nation du président russe est à nouveau parsemé de mises en garde à l’Occident, après les déclarations d’Emmanuel Macron. La demande de “protection” de la minorité russe en Moldavie rappelle le début de la guerre en Ukraine.

C’est à nouveau un jeu dangereux, sur le fil du rasoir, auxquels se livrent les dirigeants du monde, autour de la guerre en Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine, a réitéré ses menaces à l’encontre de l’Occident, lors de son discours à la nation, ce jeudi.

« Ils (les pays occidentaux) doivent finir par comprendre que nous avons aussi des armes capables d’atteindre des cibles sur votre territoire, a déclaré Vladimir Poutine. Tout ce qu’ils sont en train d’inventer (…) fait peser la menace réelle d’un conflit nucléaire, ce qui signifie la destruction de la civilisation. Et ils ne se rendent pas compte de tout cela, n’est-ce pas ?”

C’est le retour d’une menace nucléaire brandie à plusieurs reprises par le maître du Kremlin, même si le jeu classique de la dissuasion reste de mise, selon les experts.

“Un dessin animé pour eux”

Le présdident russe a ajouté: “Ce sont des gens (…) qui ont déjà oublié ce qu’est la guerre. Même notre génération actuelle a traversé de dures épreuves lors de la lutte contre le terrorisme international dans le Caucase. Aujourd’hui, avec le conflit en Ukraine, c’est la même chose. Tout cela n’est qu’un dessin animé pour eux. »

Cette intervention survient en pleine “campagne électorale” pour sa réélection et après une intervention remarquée du président français, Emmanuel Macron, n’excluant par l’envoi de “troupes au sol” en Ukraine. Celui-ci reconnaissait qu’il n’y avait pas de consensus à ce sujet. De fait: ces propos, tenus à l’issue d’un “Conseil de guerre” avec les alliés à l’Elysée en début de semaine, ont été rejetés par la majorité des pays européens, dont l’Allemagne.

Cette intervention intervient, aussi, alors que la pression russe est forte sur le front, que les Ukrainiens manque de munitions et que le blocage reste de mise au sujet de l’aide américaine. « Les capacités militaires des forces armées (russes) ont été multipliées. Elles avancent avec assurance dans plusieurs directions » du front, s’est félicité Vladimir Poutine.

Pression sur la Moldavie

La crainte d’un élargissement du conflit est également de mise, ces dernières heures. Les autorités de Transnistrie, république autonome prorusse de Moldavie, ont en effet demandé, mercredi, la « protection » de la Russie face aux autorités moldaves, qui ont récemment adopté des mesures de rétorsion économique à l’encontre de ce territoire. Le gouvernement moldave « rejette la propagande venant de Tiraspol », a réagi la Moldavie par la voix de son vice-premier ministre, Oleg Serebrian, affirmant que la région bénéficiait de « politiques de paix, de sécurité et d’intégration économique » dans le cadre de ses liens avec l’Union européenne.

De plus en plus de signaux semblent montrer que la Russie aura pour priorité de mener des offensives vers la Moldavie à court ou moyen terme”, commente le journaliste Paul Gogo, spécialiste de la région et auteur du livre “Opération spéciale” (éd. du Rocher), qui retrace dix ans de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

Et d’ajouter: “Ce qui correspond au projet que Moscou avait en Ukraine dès 2014, de créer un croissant “Novorossiya” de Rostov jusqu’à la Moldavie.”

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