Les États-Unis franchissent un nouveau cap dans leur escalade commerciale. Le tarif douanier moyen appliqué par Washington s’établit désormais à 20,1 %, selon les données actualisées vendredi par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Fonds monétaire international (FMI).
C’est son plus haut niveau durable depuis le début des années 1910, conséquence directe de la politique commerciale offensive lancée par l’administration Trump depuis son retour à la Maison-Blanche.
En janvier 2025, ce taux n’était encore que de 2,4 %. Mais l’annonce, le 2 avril, d’une série de droits de douane tous azimuts – suivie de multiples relèvements visant des partenaires stratégiques comme la Chine – a bouleversé la donne. En mai, le tarif moyen avait brièvement culminé à 24,8 %, un record depuis 1904.
Dans les années 1930, le taux, calculé en divisant le montant des taxes par le montant des importations, était monté à près de 20%. Le taux actualisé vendredi par l’OMC et le FMI applique les taux annoncés par produit aux volumes des échanges commerciaux de 2024.
Révision des accords commerciaux
La progression depuis fin juin (17,3 %) s’explique par l’entrée en vigueur jeudi de nouvelles mesures : hausse de certains droits sur les importations en provenance du Canada et du Brésil, taxation accrue du cuivre raffiné, mais aussi révision des accords commerciaux avec l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud.
Pour les marchés mondiaux, cette hausse historique augure de tensions accrues sur les chaînes d’approvisionnement et d’une possible flambée des prix à l’importation. Les partenaires commerciaux de Washington pourraient être tentés de répliquer, ravivant le spectre d’une guerre commerciale prolongée à l’heure où la croissance mondiale reste fragile.