Alors qu’un nouvel accord commercial transatlantique entre en vigueur, les vins et spiritueux européens restent exclus des exemptions douanières. La Commission européenne poursuit les négociations, sans garantie de succès à court terme.
Le récent accord conclu entre Bruxelles et Washington prévoit une application de droits de douane de 15% sur certains produits européens à partir du 1er août. S’il accorde des exemptions à des secteurs comme l’aéronautique, il maintient en revanche les vins, champagnes et spiritueux sous régime fiscal strict. Ce statu quo préoccupe particulièrement les pays exportateurs comme la France et l’Italie, pour qui ce marché représente un enjeu économique majeur.
Un accord partiel aux effets contrastés
L’annonce d’un accord transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis, fondé sur une grille tarifaire de 15%, a été saluée comme une avancée diplomatique. Toutefois, cette entente reste incomplète. Les vins et spiritueux n’ont pas bénéficié des exemptions négociées pour d’autres secteurs stratégiques. « On continue les négociations avec nos partenaires américains. Notre objectif, c’est d’avoir des exemptions sur ces produits », a déclaré Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne.
Un secteur stratégique laissé de côté
L’exclusion des boissons alcoolisées européennes du régime préférentiel pourrait fragiliser davantage un secteur déjà sous pression. En 2023, les exportations de vins et spiritueux européens vers les États-Unis ont représenté plusieurs milliards d’euros. L’instauration ou la prolongation de barrières tarifaires pénalise ces exportations et risque de nuire à la compétitivité des producteurs européens sur le marché américain. Si Bruxelles affirme poursuivre les pourparlers, elle admet que ces produits ne seront pas inclus dans la première vague d’exemptions.
Les modalités précises de l’accord restent encore à clarifier. Bruxelles a promis une communication conjointe avec Washington dans les prochains jours pour apporter des précisions, notamment pour des secteurs comme la pharmacie ou l’acier. En attendant, la mise en œuvre du texte incombe aux États-Unis, comme l’a rappelé la Commission : « La balle est dans leur camp ».
Vers une pression accrue
Alors que la compétitivité européenne reste une priorité face aux tensions commerciales globales, l’Union européenne devra intensifier ses efforts diplomatiques pour obtenir un traitement équitable de ses filières d’exportation. La question des vins et spiritueux, emblématique des intérêts agricoles et industriels de l’Europe du Sud, pourrait devenir un test de la capacité de Bruxelles à défendre ses secteurs sensibles dans les futures négociations commerciales.