Greenpeace Belgique, Vredesactie et Bond Beter Leefmilieu appellent les villes et communes belges – principaux actionnaires de Fluxys – à s’opposer au transit par la Belgique de gaz naturel liquéfié (GNL) russe. Selon ces ONG environnementales, 72% des transbordements du GNL russe dans l’UE sont effectués à Zeebrugge, par l’opérateur gazier belge. Son commerce via la Belgique a rapporté à la Russie un milliard d’euros de taxes rien que l’année dernière, déplorent les trois organisations.
Un nouveau rapport de l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA) confirme que les importations et les transbordements de GNL dans les ports européens ont augmenté de façon spectaculaire depuis l’invasion russe, dopant ainsi la machine de guerre russe, notent les ONG. “Des sanctions européennes sur le GNL russe pourraient saper directement la capacité du Kremlin à poursuivre la guerre” en Ukraine, poursuivent-elles.
Les ONG estiment que Fluxys pourrait rompre le contrat conclu avec la société russe Yamal LNG, dans la mesure où “une décision gouvernementale est considérée comme un cas de force majeure. Fluxys pourrait donc rompre le contrat sans devoir payer d’indemnité”.
“Il est remarquable que les communes, en tant qu’actionnaires principaux, ne prennent pas collectivement des mesures contre Fluxys”, déplore Angelos Koutsis, expert en énergie chez Bond Beter Leefmilieu. “Les 50 millions d’euros que Fluxys reçoit pour ce service ne sont rien comparés aux profits monstrueux que Fluxys fait gagner à la Russie. Pire encore, le montant qui revient effectivement aux villes et communes belges sous forme de dividendes, soit 3,4 millions d’euros, est quasiment négligeable”.
“Les actionnaires publics comme les villes et les communes ont une responsabilité encore plus grande que les autres pour exiger le respect des droits humains. Il est grand temps de briser le silence sur la contribution de Fluxys dans la guerre en cours en Ukraine”, conclut Mathieu Soete, chargé de campagne transition énergétique chez Greenpeace Belgique.
