Le testament d’Alexander De Croo aux Nations Unies: multilatéraliste, pacifiste et écologique

Alexander De Croo à la tribune des Nations unies. (Photo by Charly TRIBALLEAU / AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le Premier ministre libéral flamand entame sa tournée d’au revoir à la politique belge. A New York, il a dénoncé l’embrasement au Proche-Orient et la “folie” de Poutine. Tout en se félicitant d’un traité sur la biodviersité marine. Le multilatéralisme climatique n’est pas mort.

Alexander De Croo, Premier ministre en affaires courantes, se concentre sur les affaires internationales et la représentation du pays, en attendant l’avènement de Bart De Wever Ier – si l’Arizona atterrit un jour….

En ce début de semaine, il était à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies. Seul politique blege en l’absence d’Hadja Lahbib (MR), la ministre des Affaires étrangères préparant son examen de future commissaire européenne, le libéral flamand a juste eu le temps de prononcer son discours, avant de reprendre l’avion immédiatement pour accueillir le pape François en Belgique.

Ce fut l’occasion pour lui de prononcer une sorte de premier testament politique, avant de se livrer à un exercice belge de la même nature à la Chambre, lors de sa dernière déclaration de rentrée parlementaire début octobre.

Un agenda pour la paix

Conformément à la tradition belge, le Premier ministre a soutenue une approche multilatérale et lancé un plaidoyer pour la paix dans un monde en furie. “La Belgique est un pays qui vit de l’étranger, glissait-il avant son discours. Un monde stable est important pour les Belges.”

Aussi, les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, les escalades et les risques d’embrasement généralisés sont des préoccupations majeures. Les dirigeants mondiaux doivent avoir “une seule ambition : trouver une issue aux conflits au Soudan, au Moyen-Orient, en Ukraine et dans bien d’autres endroits“.

Nous en sommes loin. Du moins s’il n’y a pas un sursaut rapide.

Le Proche-Orient, avec les attaques répétées d’Israël contre le Hezbollah au Liban après la riposte à Gaza, est le premier sujet de préoccupation. Priorités: un cessez-le-feu et le respect des règles internationales. “Dès le début de la guerre de Gaza, mon gouvernement a mis en garde contre le manque de respect du droit humanitaire international de la part des deux parties et contre les attaques disproportionnées menées au mépris flagrant de la vie des civils palestiniens”, plaidie-t-il.

Et Alexander De Croo d’ajouter: “nous avons besoin d’une véritable feuille de route, de courage politique, et non de simples tactiques pour rester au pouvoir un jour de plus”.

Concernant la guerre en Ukraine, il dénonce la “folie” guerrière du président rsse, Vladimir Poutine: “Alors que les Russes continuent de bombarder des villes, l’appel de l’Ukraine en faveur d’un renforcement de la défense aérienne relève de l’autodéfense pure et simple. À tous ceux qui aspirent à la paix, je dis qu’elle ne se réalisera que lorsque nous obligerons le président Poutine à mettre fin à son agression contre l’Ukraine.”

Dans un cas comme dans l’autre, ces appels à la raison résonnent peu à l’heure où l’obstination guerrière prime.

L’action pour le climat

L’autre accent d’Alexander De Croo aux Nations unis est écologique. Il salue l’adoption d’un traité sur la protection de la biodiversité en haute mer. “Cette initiative collective prouve qu’il est encore possible d’être unis face à l’urgence climatique et environnementale“, plaide-t-il.

Et pour cause: la Belgique est candidate pour accueillir le secrétariat de cet arrangement international à Bruxelles. Le multilatéralisme est dans notre ADN et a toujours trouvé refuge dans notre capitale.

Le Premier ministre “en affaires courantes” voit-il aussi dans ces agendas une porte de sortie après la fin de son mandat? L’Open VLD, en tout état de cause, sera dans l’opposition dans notre pays.

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