Le risque d’un impact sur l’approvisionnement en pétrole “actuellement limité”, des “pénuries” de diesel possibles cet hiver en Europe

puits de pétrole abandonnés
© Belga

Le conflit en cours entre le Hamas et Israël n’”a pas eu d’impact direct sur les flux pétroliers” depuis son commencement samedi et “la perspective” d’un risque sur les flux d’approvisionnement en pétrole reste “actuellement limitée”, a affirmé jeudi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

“Si la perspective d’un impact sur les flux d’approvisionnement en pétrole reste actuellement limitée, les frappes meurtrières ont incité les négociants à intégrer une prime de risque géopolitique plus élevée”, explique notamment l’AIE dans son rapport mensuel sur le marché du pétrole.

Les cours du pétrole ont effet bondi de plus de 5% lundi, avant de se replier depuis mardi.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a perdu 2,08% à 85,82 dollars à la clôture mercredi. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en novembre, a chuté de 2,77% à 83,49 dollars.

Depuis l’attaque sanglante du Hamas samedi et le pilonnage en représailles mené par Israël sur la bande de Gaza, le conflit a déjà fait des milliers de morts.

“Alors qu’il n’y a eu aucun impact direct sur l’offre physique (en pétrole), les marchés resteront sur le qui-vive au fur et à mesure de l’évolution de la crise”, prévient l’AIE, qui se dit “prête à agir si nécessaire pour garantir que les marchés restent suffisamment approvisionnés”.

L’AIE met en garde contre un risque de “pénuries” de diesel cet hiver en Europe

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a mis en garde, de son côté, jeudi contre de possibles pénuries de diesel en Europe cet hiver en raison de contraintes d’approvisionnement, notamment l’embargo de l’UE sur le pétrole brut russe en vigueur depuis 10 mois.

L’AIE estime, dans son rapport mensuel sur le pétrole, que l’Europe aura besoin “d’importations soutenues” en provenance d’autres pays, mais des contraintes particulières en hiver sur la qualité du diesel pourraient “limiter” les approvisionnements. “Il faudra peut-être un autre hiver doux pour éviter les pénuries”, a-t-elle averti. “Dix mois après l’entrée en vigueur de l’embargo de l’UE sur le brut russe”, destiné à assécher la rente pétrolière de Moscou, “les raffineurs européens peinent toujours à augmenter leurs taux de traitement et leur production de diesel”, explique l’AIE dans son rapport.

Alors que l’Europe semble avoir “peu d’option” pour “améliorer” ses niveaux de couverture des stocks dans les mois à venir, “un rebond des rendements des raffineries” conjugué à davantage d’importations apparaît “nécessaire”, selon l’AIE. Ces contraintes d’approvisionnement pèsent sur les prix du gazole à la pompe, qui dépassent par exemple en France les prix de l’essence depuis fin septembre. La semaine dernière, ils atteignaient 1,89 euro le litre contre 1,86 euro pour le super sans plomb 95-E10.

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