Le président iranien en Chine pour rencontrer Xi Jinping
Le président iranien Ebrahim Raïssi entame mardi une visite officielle de trois jours en Chine pour renforcer la coopération entre les deux pays, dans un contexte de tensions avec l’Occident.
La Chine a signé en 2021 un vaste accord stratégique sur 25 ans avec l’Iran, bête noire des Etats-Unis dont les lourdes sanctions asphyxient l’économie de la République islamique.
Ce grand partenariat doit couvrir des domaines aussi variés que l’énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications.
Téhéran est par ailleurs soupçonné par les pays occidentaux de fournir un soutien à la Russie dans son invasion de l’Ukraine il y a près d’un an avec la fourniture de drones iraniens armés, ce que l’Iran dément catégoriquement.
Ebrahim Raïssi est arrivé à Pékin mardi au petit matin, selon des images de la télévision d’Etat iranienne, qui a montré sa descente d’avion.
Cette visite en Chine du président iranien intervient au moment où l’Iran est traversé par un mouvement de contestation, déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire de la République islamique.
M. Raïssi doit notamment être reçu par le président chinois Xi Jinping. Le programme complet de sa visite n’est pour l’heure pas connu.
Les deux dirigeants se sont rencontrés pour la première fois en septembre lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), organisé à Samarcande en Ouzbékistan.
“Rôle constructif”
Lors de ce sommet, le président iranien avait appelé au renforcement des relations économiques avec Pékin, notamment dans les domaines “du pétrole et de l’énergie, du transit, de l’agriculture, du commerce et de l’investissement”.
Pékin cherche depuis longtemps à renforcer ses liens avec Téhéran. Le président Xi Jinping avait décrit l’Iran comme “le principal partenaire de la Chine au Moyen-Orient” lors d’une rare visite dans le pays en 2016.
Pékin veut “jouer un rôle constructif dans le renforcement de l’unité et de la coopération avec des pays du Moyen-Orient, et la promotion de la sécurité et de la stabilité dans la région”, a souligné lundi devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
Ebrahim Raïssi doit également s’entretenir avec des hommes d’affaires chinois et des compatriotes vivant en Chine, selon l’agence officielle iranienne Irna.
La Chine est le premier partenaire commercial de l’Iran et était l’un de ses plus gros acheteurs de pétrole avant que l’ancien président américain Donald Trump ne réimpose en 2018 des sanctions, après le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, connu sous l’acronyme JCPOA.
Inédit depuis 2000
L’Iran et les grandes puissances ont lancé en avril 2021 à Vienne des pourparlers visant à ressusciter cet accord international qui garantit le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l’arme atomique.
Ces négociations sont désormais au point mort.
Pékin est l’un des membres du groupe de dialogue qui vise à relancer cet accord entre d’un côté l’Iran et de l’autre six grandes puissances (Chine, Russie, Etats-Unis, France, Allemagne et Royaume-Uni) ainsi que l’Union européenne.
Le diplomate Ali Bagheri, qui a supervisé ces pourparlers pour l’Iran, accompagne Ebrahim Raïssi en Chine.
Le président iranien est également entouré de son ministre des Affaires étrangères, de celui de l’Economie et des Finances ainsi que du ministre du Pétrole, selon la télévision d’Etat iranienne.
Le dernier déplacement en Chine d’un président iranien remonte à juin 2018. Le modéré Hassan Rouhani (2013-2021) avait participé à un sommet de l’OCS.
La dernière visite d’Etat d’un dirigeant iranien remonte en revanche à 2000, sous Mohammad Khatami (1997-2005).