Le métro de Tokyo, le plus vieux d’Asie, fait son entrée en Bourse

Un métro à Tokyo, crédit : Getty Images.

Chaque jour, 6,5 millions de passagers empruntent les neuf lignes du métro de Tokyo au sein d’un réseau de transport d’une complexité vertigineuse, dont le principal gestionnaire fait son entrée en Bourse mercredi – la plus grosse opération de ce type depuis six ans au Japon.

Voici cinq choses à savoir sur Tokyo Metro, groupe salué pour la régularité extrême de son trafic:

1. Entrée en Bourse record depuis 2018

Tokyo Metro Co., l’un des deux exploitants du réseau ferré dans la capitale japonaise, cotera ses titres en Bourse à partir de mercredi: faisant état d’une très forte demande, il a annoncé mi-octobre pouvoir lever 349 milliards de yens, soit 2,3 milliards de dollars. Ce qui en fait la plus grande introduction boursière à Tokyo depuis SoftBank Corp, filiale de télécommunications mobile du conglomérat japonais SoftBank qui avait levé en 2018 l’équivalent de 23,5 milliards de dollars.

Le capital de Tokyo Metro est actuellement détenu à 53,4% par le gouvernement japonais et à 46,6% par les autorités de la métropole de Tokyo: à eux deux cumulés, ils garderont 50% du capital. Les sommes levées sur le marché doivent notamment permettre de rembourser les dettes contractées par l’Etat pour reconstruire dans le nord-est du pays les infrastructures détruites par le tsunami de 2011.

2. Billets gratuits et bols de nouilles

Soucieux d’attirer aussi les petits actionnaires individuels, Tokyo Metro offre des avantages aux détenteurs de 200 actions ou davantage (le prix d’introduction avoisinant 7,4 euros par titre). Ces derniers pourront accéder gratuitement à son musée et à son terrain de golf, et bénéficier de garnitures “tempura” (fritures) gratuites dans les magasins de nouilles qu’il contrôle.

Avec des revenus prévisibles et par conséquent “une faible volatilité” attendue, des titres comme Tokyo Metro constituent une perspective d’investissement sûre pour les ménages japonais, commente Hideaki Miyajima, professeur à l’université Waseda de Tokyo.

“Quant aux investisseurs institutionnels (étrangers), le marché japonais leur est très favorable en raison du taux de change très bas du yen et des récentes réformes en matière de gouvernance d’entreprise”, déclare-t-il à l’AFP.

3. Premier métro d’Asie

Tokyo est devenu en 1927 la première ville asiatique à disposer d’un métro, avec une voie de 2,2 kilomètres reliant Ueno à Asakusa: les trains y circulaient toutes les trois minutes, et ils étaient déjà bondés. Après le ralentissement durant la Seconde Guerre mondiale, le développement du métro a repris vigoureusement lors des années de reconstruction.

Etablie en 2004, l’entreprise Tokyo Metro Corp. exploite aujourd’hui neuf lignes de métro dans l’une des zones urbaines les plus densément peuplées du monde, un réseau long de 195 km au total.

4. Ponctuels, climatisés, bien connectés

Ses rames sont climatisées, d’une propreté jugée impeccable et d’une ponctualité souvent considérée comme exemplaire… et elles assurent des connexions innombrables au sein de la tentaculaire mégalopole tokyoïte et bien au-delà.

Les lignes de Tokyo Metro ne constituent qu’une partie du labyrinthique réseau ferroviaire souterrain et aérien qui dessert l’agglomération: ses neuf lignes, sauf deux, sont reliées à d’autres axes, permettant aux habitants de régions éloignées d’accéder directement à la capitale.

Quatre autres lignes de métro sont gérées séparément par le gouvernement de Tokyo, aux côtés de services privés et de lignes souterraines de l’East Japan Railway -opérateur de chemins de fer, dont les rames vertes transportent des millions de personnes dans une boucle autour de la ville. Des “jingles” musicaux uniques sont diffusés dans chaque station lorsqu’un train arrive à quai, avec des titres évocateurs -“La Marche du petit oiseau” à l’emblématique station Ginza par exemple.

5. Séismes et “cathédrale” souterraine

Dans un pays soumis à de fréquents tremblements de terre, les rames  sont réglées pour s’arrêter juste avant une puissante secousse, grâce aux données sismiques en temps réel fournies par des stations de surveillance. Le réseau doit aussi s’adapter aux inondations plus fréquentes et intenses favorisées par le changement climatique -certaines stations ont été inondées en août après des pluies torrentielles.

Pour parer à ces inondations, les autorités ont aménagé dans le nord de la ville un réservoir souterrain aux dimensions pharaoniques, aux allures de cathédrale soutenue par de colossaux piliers de béton, afin de canaliser l’excès d’eau des tempêtes et typhons.

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