L’argent menace l’esprit de la Ryder Cup
Dans un sport piloté par l’argent-roi, la Ryder Cup s’est toujours démarquée en défendant des valeurs fortes et d’un autre temps.
Tous les deux ans, les meilleurs golfeurs professionnels américains et européens se retrouvent face à face lors d’une rencontre qui se dispute, d’abord, pour l’honneur. Jamais, depuis la première édition de 1927, il n’a ainsi été question de prize money ou de salaire pour les joueurs. C’est dire si la rumeur persistante qui laisse entendre qu’une prime de 400.000 dollars pourrait être décernée, dès le rendez-vous de 2025, aux sélectionnés américains en cas de victoire a fait le buzz dans les coulisses des circuits.
Lors de l’édition 2023, à Rome, l’Américain Patrick Cantlay avait déjà défrayé les chroniques en s’étonnant, à mots couverts, de ne pas être rétribué pour sa peine ! Voilà qu’aujourd’hui, la braise se ravive. D’après différents médias anglo-saxons, la PGA of America serait prête à rétribuer ses champions dès le rendez-vous de Bethpage Black en septembre prochain. Ce serait évidemment un petit tremblement de terre et l’adieu définitif à l’esprit chevaleresque qui enveloppe encore cette compétition mythique.
Prêt à payer pour participer à la Ryder Cup
A priori, l’équipe européenne n’est pas concernée par cette potentielle révolution. “Personnellement, je suis prêt à payer pour participer à la Ryder Cup. À mes yeux, c’est un véritable privilège de faire partie de l’équipe”, a rapidement déclaré le Nord-Irlandais Rory McIlroy. Son compatriote Paul McGinley a été plus loin. “C’est une honte. La Ryder Cup, c’est un état d’esprit qu’il faut absolument conserver. C’est un rendez-vous unique qui a, pour moteur, la passion.”
De fait, pour les milliardaires du swing qui participent à l’épreuve, une somme de 400.000 dollars peut paraître vraiment anecdotique. D’autant que chacun sait que la notoriété universelle de la compétition leur permet de toucher, en amont, d’énormes dividendes indirects en termes d’image, de publicité ou de marketing.
Prix astronomique des tickets
Mais, à l’évidence, de l’autre côté de l’Atlantique, l’approche est différente. Et, fussent-ils déjà couverts d’or et d’argent, certains champions du PGA Tour estiment visiblement que tout travail mérite salaire. Qui sait ? C’est peut-être le prix astronomique des tickets qui a attisé leur gourmandise. Pour assister, à cette édition 2025, le spectateur devra, en effet, débourser la bagatelle de 750 dollars par jour !
À l’heure où le golf professionnel mondial alimente déjà les controverses avec, en toile de fond, les folies dépensières du LIV, le sport de St.Andrews n’avait, en tout cas, pas besoin de cette nouvelle polémique. On verra si la sagesse finira par s’imposer.
Le sacre de Rory McIlroy à Dubaï
Déjà assuré mathématiquement de remporter la Race to Dubaï (classement annuel du circuit européen), Rory McIlroy a mis un point d’honneur à terminer la saison par un coup d’éclat. Sur le parcours Earth Course du Jumeirah Estates, le champion nord-irlandais a remporté, de superbe façon, le DP World Tour Championship, finale réservée aux 50 meilleurs classés. Maître de ses nerfs, il a dominé sur les derniers trous le Danois Rasmus Hojgaard, qui avait longtemps tenu sa roue.
C’est la sixième fois de sa carrière que McIlroy s’adjuge l’Ordre du Mérite européen. Grâce à ce coup double, il cicatrise partiellement les blessures générées par ses nombreuses désillusions lors des grands tournois de cette année. Rasmus Hojgaard et le Sud-Africain Thristan Lawrence complètent le podium 2025. La nouvelle saison sur le DP World Tour commence dès ce jeudi à l’occasion de l’Australian PGA Championship, à Brisbane. M.T.
Miguel Tasso
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