L’Allemagne, “homme malade” de l’Europe au sens propre

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En Allemagne, un nombre inhabituellement élevé de salariés en congé maladie a contribué au recul global de l’économie l’an dernier, indique vendredi la Banque fédérale d’Allemagne, une étude privée chiffrant même un impact significatif.

Des taux de maladie “relativement élevés” ont “freiné l’activité économique” en 2023, écrit la Bundesbank dans son bulletin mensuel qui analyse la performance de la première économie européenne au quatrième trimestre.

Détail ironique : le président de la banque centrale, Joachim Nagel, ne cesse d’affirmer que l’Allemagne ne mérite pas le qualificatif d'”homme malade de l’Europe”, malgré son actuel coup de mou économique.

Le pays a été affublé par beaucoup d’observateurs de ce qualificatif, déjà employé à la fin des années 1990 après le contrecoup économique de la Réunification.

Absences pour cause de maladie

Plus de deux décennies plus tard, la première économie de la zone euro est de nouveau entrée dans une période de turbulence, avec un Produit intérieur brut allemand en recul de 0,3% sur l’année 2023. 

Son pilier, l’industrie exportatrice, a subi plusieurs chocs, entre faible demande extérieure, coûts de l’énergie et taux d’intérêts élevés, et incertitudes lésant les investissements.

Mais un autre facteur jusqu’ici peu mis en avant a handicapé la production : les absences au travail pour… maladie. 

L’analyse de la Bundesbank est corroborée par une étude publiée vendredi par l’association allemande des laboratoires orientés recherche (VFA), selon laquelle le PIB allemand aurait augmenté de 0,5% en 2023 si les arrêts maladie avaient été dans la moyenne.

Les absences ont dépassé l’an dernier leur record de 2022, selon la VFA.

L’impact sur le PIB est de 0,8 point de pourcentage, soit un manque à gagner de 26 milliards d’euros en 2023, dont 10 milliards pour l’industrie, selon Claus Michelsen et Simon Junker, économistes de la VFA.

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