La Scandinavie fort prisée par les Belges cet été

Les Belges se rendront massivement dans le nord de l’Europe pour leurs vacances estivales. Le tour-opérateur Nordic enregistre une hausse de plus de 30 % des réservations par rapport à l’an dernier. “Les températures de 40 degrés et au-delà qui règnent de plus en plus fréquemment dans les pays du sud deviennent insupportables pour un nombre croissant de personnes”, constate Philip Timmermans, CEO de Nordic.

Beaucoup de choses ont changé depuis la naissance de Nordic, en 1980. Fondée par Harry Van Lint, l’agence qui s’appelait alors Norway Information louait des chalets en Norvège, un créneau resté assez confidentiel pendant des années. Lorsque Maarten Raes, passionné de Scandinavie, reprit la société en 2008, il en diversifia l’offre, en y ajoutant des destinations ‘‘nature’’ en Norvège, en Suède, en Islande, en Finlande, au Groenland et dans les régions polaires, entre autres. Depuis, le succès n’a cessé de se confirmer. La Scandinavie étant désormais une des destinations de vacances les plus prisées des Belges, le leader du marché dans notre pays passe à la vitesse supérieure.

Le tour-opérateur a déjà vendu 35.000 voyages en 2024. C’est une hausse de plus de 30 % en un an. De 30 millions d’euros en 2019, son chiffre d’affaires devrait approcher les 65 millions d’euros à la fin de l’exercice décalé, en septembre. Elle est loin, l’époque où tout se faisait sur une table de cuisine, où Maarten Raes et son épouse combinaient leur activité de voyagiste avec un poste dans l’enseignement. Aujourd’hui, Nordic emploie plus de 100 personnes réparties dans quatre agences en Belgique (Steenhuffel, Melle et Bruxelles) et aux Pays-Bas (Nieuwegein, depuis 2021). En Allemagne, l’entreprise organise des vols charters directs depuis 2022.

“De plus en plus de gens fuient la chaleur, devenue torride, du sud de l’Europe, au profit des températures, plus stables et plus supportables en été, des pays du Nord.” – Philip Timmermans, CEO de Nordic

Réchauffement climatique

‘‘La Scandinavie connaît une popularité sans précédent’’, confirme Philip Timmermans, co-CEO de Nordic depuis 2019, époque où le fonds de capital investissement privé indépendant Down 2 Earth Capital a investi dans la croissance de l’agence. Philip Timmermans avait travaillé pendant plus de 20 ans dans le secteur du voyage, chez Thomas Cook et Sunweb notamment. ‘‘De plus en plus de Belges fuient la chaleur, devenue torride, du sud de l’Europe, au profit des températures, plus stables et plus supportables en été, des pays du Nord. Pour beaucoup, 25 degrés, c’est suffisant’’, ajoute-t-il. Le Danemark, les îles Féroé (dans l’Atlantique Nord, Ndlr), la Suède et le nord de la Norvège sont des destinations tout particulièrement demandées. Le tour-­opérateur n’a de surcroît jamais enregistré autant de réservations pour des vacances en famille que pour les mois de juillet et août de cette année ; il s’agit d’une clientèle qui sélectionne un logement, à partir duquel elle pourra faire des excursions, du vélo et des activités nautiques.

Ce succès croissant est également dû aux efforts de marketing déployés par le tour-opérateur depuis plusieurs années pour faire connaître l’Europe du Nord. Un certain nombre d’émissions télévisées contribuent elles aussi à cette popularité. ‘‘Elles provoquent toujours un rebond des demandes’’, constate Philip Timmermans.

L’effet covid

Pour le co-CEO, même la pandémie est pour quelque chose dans ce succès : ‘‘Quand la crise sanitaire les a cloués à l’intérieur des frontières, les gens ont commencé à s’interroger sur leurs habitudes de voyage. Beaucoup ont manifestement compris que le grand nord, et ses espaces infinis, est probablement plus propice au rapprochement familial et social qu’une destination surpeuplée où l’on passe ses journées entassés au bord d’une piscine ou à la plage. Enfin, la région est réputée pour sa sécurité, ce qui est un atout supplémentaire par rapport au sud, où la menace terroriste est toujours latente.

Pendant la pandémie, Nordic a fait le choix de ne pratiquement pas licencier ou mettre au chômage technique – elle a au contraire exploité ce temps pour professionnaliser davantage son offre et son organisation. ‘‘Nous avons accéléré la numérisation et rendu le back-­office et les systèmes plus conviviaux et plus efficaces, détaille Philip Timmermans. Nous avons également œuvré à la commercialisation. Avant la crise sanitaire, tout était à charge d’une seule personne, contre une équipe de 13 collaborateurs aujourd’hui.’’

Depuis cette époque, l’accent est davantage mis sur la personnalisation du service. Avant les confinements, la clientèle était surtout constituée de personnes qui connaissaient déjà la Scandinavie. Aujourd’hui, énormément de gens s’y rendent pour la première fois. ‘‘Nous voulons donc pouvoir leur détailler clairement notre offre et être prêts à répondre de façon exhaustive à leurs questions, poursuit Philip Timmermans. C’est la raison pour laquelle tous nos collaborateurs sont des passionnés de Scandinavie. Quand la destination est le nord de l’Europe, réserver ne se fait pas en quel­ques clics : l’expertise humaine est indispensable.’’

L’hiver aussi

L’été, la plupart des Belges se lan­cent sur les chemins du Nord au volant de leur propre voiture, à bord de laquelle ils empruntent le ferry pour atteindre la Norvège ou la Suède, entre autres. Mais l’hiver, les conditions météorologiques incitent la plupart des touristes – nombreux, là aussi – à prendre l’avion. ‘‘Pour énormément de gens, visiter la Scandinavie en hiver est une sorte de ‘chose à faire une fois dans sa vie’, témoigne Philip Timmermans. Ils veulent voir les aurores boréales, traverser des paysages immenses en motoneige ou faire une sortie sur un traîneau tiré par des chiens.’’ Pour répondre à l’accélération de la demande, Nordic a accru ses investissements dans des vols charters qui atterrissent directement aux îles Lofoten, dans le nord de la Norvège, ainsi qu’en Laponie suédoise et finlandaise, entre autres.

L’entreprise n’a pas fini de vouloir renforcer sa position de leader sur le marché des voyages en Europe du Nord. ‘‘En Flandre, nous bénéficions déjà d’un rayonnement certain, que nous voulons évidemment conserver. Mais les opportunités de croissance en Wallonie et aux Pays-Bas sont incontestables, conclut Philip Timmermans. Nous nous tournons également vers l’Hexagone. La solidité de notre offre, combinée à des contrats d’exclusivité conclus avec divers partenaires locaux en Belgique, aux Pays-Bas et en France, doit nous permettre de devenir le numéro un incontesté des destinations scandinaves.’’

Cette semaine avec Trends-Tendances, découvrez le nouveau numéro de Trends Style, consacré aux pays nordiques.

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