La Russie limite les exportations pour l’essence et le gazole
Le gouvernement russe a introduit jeudi des restrictions aux exportations concernant l’essence et le gazole face à l’envolée des prix, au moment où l’inflation repart et grignote toujours plus les revenus des Russes déjà affectés par les sanctions et l’affaiblissement du rouble.
Le prix de l’essence en Russie a atteint un niveau record la semaine dernière, à la suite de la baisse du rouble, la hausse des prix mondiaux du pétrole et des travaux de réparation dans les raffineries de pétrole limitant les approvisionnements.
“Le gouvernement a introduit des restrictions temporaires aux exportations (concernant) l’essence et le gazole afin de stabiliser le marché intérieur”, a annoncé le gouvernement dans un communiqué officiel, sans préciser pour combien de temps.
“Les restrictions vont aider à saturer le marché des carburants, ce qui permettra à son tour de baisser les prix pour les consommateurs”, selon le communiqué.
Cette annonce survient quelques semaines après que la Russie, en accord avec son allié saoudien, a annoncé maintenir la réduction de ses exportations de pétrole jusqu’à fin 2023, un moyen pour Moscou de stimuler les prix et ainsi augmenter ses recettes issues de la vente des hydrocarbures.
L’État russe, en pleine offensive militaire coûteuse en Ukraine, a vu son budget largement augmenter en 2023 et doit ainsi trouver des mécanismes pour financer ses dépenses en hausse.
Selon le gouvernement russe, la mesure annoncée jeudi permettra aussi de “mettre fin aux ‘exportations grises’ des carburants”, a expliqué pour sa part le ministère russe de l’Énergie, dans un autre communiqué.
Parmi les conséquences entraînées par la pénurie de carburants nécessaires aux machines et autres engins agricoles, les agriculteurs de plusieurs régions russes n’ont pas réussi à récolter leurs céréales, ont récemment rapporté des médias locaux.
La hausse des prix des carburants survient en Russie au moment où la Banque centrale russe (BCR) a averti que la croissance économique devrait ralentir au second semestre cette année, avec une inflation supérieure à l’objectif de 4%.
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