La Russie envisagerait de quitter l’accord céréalier
La Russie envisage de quitter l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes en raison notamment du non-respect, selon Moscou, de clauses sur l’exportation des engrais russes, a affirmé mardi le président Vladimir Poutine.
“Nous réfléchissons maintenant à nous retirer de cet accord céréalier (…) De nombreuses conditions qui devaient être appliquées n’ont pas été respectées“, a déclaré M. Poutine lors d’une réunion télévisée avec des correspondants de guerre russes. Le président russe a aussi accusé Kiev d’utiliser les couloirs maritimes prévus par cet accord pour attaquer la flotte russe avec des drones. Un navire russe en mer Noire “a été attaqué par un drone hier ou avant-hier”, a-t-il assuré, semblant faire référence à une attaque contre un navire russe avec des vedettes téléguidées que Moscou a affirmé dimanche avoir déjouée.
Pour les militaires russes qui combattent au front, “ce n’est sans doute pas clair pourquoi on maintient cet accord”, a dit M. Poutine. La Russie menace régulièrement de se retirer de cet accord sur les céréales ukrainiennes conclu en juillet 2022 avec le parrainage des Nations unies et de la Turquie.
Inquiétudes
Lundi, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “inquiet” pour l’avenir de l’accord, assurant “travailler dur” pour sa prolongation au-delà du 18 juillet. Cet accord crucial qui a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par le conflit en Ukraine a été prolongé plusieurs fois depuis, la dernière en mai, pour deux mois, à l’issue d’intenses négociations.
Moscou réclame notamment le respect d’un deuxième accord signé en même temps avec l’ONU pour faciliter ses propres exportations de produits alimentaires et d’engrais. La Russie exige en particulier la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa pour les livraisons d’ammoniac, un composant chimique essentiel de l’engrais minéral. Mais une explosion sur une portion de cette infrastructure la semaine dernière dans le nord-est de l’Ukraine, dont Moscou et Kiev s’accusent d’être responsables, risque d’avoir un “impact négatif” sur l’avenir de l’accord céréalier, a prévenu le Kremlin.