La dégradation vendredi de la note souveraine de la France par l’agence de notation Fitch intervient à un moment où les taux d’emprunt du pays ont déjà grimpé, les marchés financiers sanctionnant depuis plusieurs semaines l’impasse budgétaire du pays.
La France prévoit un déficit public de 5,4% du PIB en 2025, bien au-dessus de la limite de 3% fixée par les règles budgétaires européennes, et sa dette dépasse 3.300 milliards d’euros, soit presque 114% du PIB. Les agences comme Fitch, Moody’s et S&P Global classent la qualité de crédit des États – soit leur capacité à rembourser leur dette -, de AAA (la meilleure note) à D (défaut de paiement). Ces notes sont anticipées par les investisseurs. Un État bien noté emprunte moins cher.
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Une dégradation, au contraire, renvoie le message d’un placement devenu plus risqué, ce qui peut pousser les investisseurs à demander une meilleure contrepartie pour prêter de l’argent, augmentant ainsi le coût de financement. En France, c’est l’Agence France Trésor (AFT) qui gère la dette de l’État et qui lève des fonds en émettant régulièrement des titres de dette appelés des obligations d’État.
Un placement plus risqué
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On parle d’OAT (obligations assimilables du Trésor) pour les emprunts à long terme et de BTF (bons du Trésor) pour le court terme. Ces titres sont placés via une vente aux enchères, appelée “adjudication”, où banques, assureurs et fonds de pension soumettent leurs offres. L’AFT sélectionne celles qui permettent d’emprunter le montant recherché au meilleur coût. Pour les investisseurs, ces titres leur garantissent des intérêts réguliers jusqu’au remboursement une fois l’échéance arrivée. Lors de la dernière adjudication début septembre, l’AFT a émis 11 milliards d’euros de dette, dont 1,8 milliard d’euros à échéance 30 ans à un taux de 4,43%, le plus haut observé depuis 2008, alors que l’AFT espérait 3,75%.