La France vise un déficit public entre 5% et 5,5% du PIB en 2025
La France vise un déficit public compris entre 5% et 5,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2025 afin de “protéger la croissance”, a annoncé lundi le ministre de l’Economie, Eric Lombard.
“Ce sera moins de 5,5% et plus de 5%”, a déclaré le nouveau ministre sur la radio France Inter, soit davantage que l’objectif d’un déficit de 5% du PIB visé par le précédent gouvernement de Michel Barnier, censuré le 4 décembre par l’Assemblée nationale. En 2024, le déficit sera “autour de 6,1%”, a ajouté M. Lombard.
La France affiche la pire performance des 27 pays de l’Union européenne à l’exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l’UE.
M. Lombard doit préparer dans l’urgence un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers. Le ministre a dit ambitionner un effort budgétaire de 50 milliards d’euros en 2025, alors que le gouvernement de Michel Barnier tablait sur 60 milliards. “Ce sera essentiellement des économies. Il n’y aura pas de nouvelles hausses d’impôts par rapport à celles qui ont déjà été annoncées”, a-t-il précisé. Il avait souligné fin décembre vouloir trouver “des compromis” sur le budget, via un dialogue avec les partis.
Nouveau gouvernement fragmenté
La France est dotée d’un nouveau gouvernement depuis le 23 décembre, avec le retour de poids lourds historiques de la politique française, attendus de pied ferme dans une Assemblée nationale sans majorité. Les législatives anticipées convoquées par le président Emmanuel Macron après l’échec cuisant de son parti aux élections européennes début juin n’ont en effet pas permis de dégager de majorité.
L’Assemblée est fragmentée en trois blocs: la gauche, dont la coalition est arrivée première aux élections, le centre droit macroniste, et l’extrême droite de Marine Le Pen. Alors que débutent les consultations avec les forces politiques pour préparer le budget, Eric Lombard a estimé lundi que le dialogue s’annonce davantage “fécond” avec les partis de gauche qu’avec le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN). La gauche radicale a néanmoins refusé d’échanger avec lui.