“La déclaration de Budapest” : la première pierre du réveil européen ?
Les dirigeants européens ont convenu vendredi d’explorer de nouveaux instruments financiers, lors d’un sommet européen informel organisé par la présidence hongroise du Conseil. Une “déclaration de Budapest” reprend douze priorités pour relancer la compétitivité européenne.
“Nous avons décidé d’explorer de nouveaux instruments (financiers). Le débat est sur la table”, a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel, lors d’une conférence de presse à Budapest. Les possibilités devront être discutées durant la législature, a-t-il ajouté.
La déclaration adoptée par les Vingt-sept appelle à “travailler à l’introduction de nouvelles ressources propres”. Les leaders souhaitent aussi impliquer davantage la Banque européenne d’investissement et veulent mobiliser des financements privés grâce à la mise en place de l’union des marchés de capitaux.
Fossé de l’inovation
Le texte s’inspire des rapports remis ces derniers mois par Enrico Letta sur le marché unique et Mario Draghi sur la compétitivité. Ce dernier tirait la sonnette d’alarme, début septembre, chiffrant à 800 milliards d’euros les fonds publics et privés nécessaires pour éviter le déclin du “Vieux continent”.
“La conversation d’aujourd’hui a montré le sens de l’urgence”, a déclaré Charles Michel, qui clôture son dernier sommet en tant que président du Conseil européen. “Il est minuit moins une.”
L’une des priorités énumérées est de combler le “fossé de l’innovation” qui sépare l’UE des États-Unis et de la Chine, a relevé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, notant que les entreprises faisaient face à de nombreux obstacles.
Révolution de la simplification
La déclaration de Budapest appelle à une “révolution de la simplification” pour éliminer les lourdeurs réglementaires excessives et les charges administratives, notamment.
Ursula von der Leyen a aussi proposé de mettre sur pied un régime spécial pour les start-ups innovantes. Ce cadre replacerait les 27 réglementations nationales sur base volontaire pour les États membres. Il permettrait aux quelque 182.000 PME européennes actives dans l’innovation d’accéder au marché unique de façon simplifiée, a expliquée la cheffe de l’exécutif européen.
Les Vingt-sept veulent aussi prendre des mesures pour réduire les prix de l’énergie. Ursula von der Leyen a émis l’idée d’acheter aux États-Unis le gaz naturel liquéfié (LNG) que l’UE importe toujours de Russie.
Rendre sa grandeur à l’UE
Le président hongrois, le populiste Viktor Orban, s’est félicité du “succès” de ce pacte pour la compétitivité, affirmant vouloir “rendre sa grandeur à l’UE”, en référence au slogan de Donald Trump.
La victoire de ce dernier à l’élection présidentielle américaine, mardi, était bien sûr un grand sujet du sommet. Tant Ursula von der Leyen que Charles Michel ont pris contact avec le républicain. Ils espèrent bâtir une “bonne relation” avec la nouvelle administration américaine dès le début.
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