La croissance mondiale est freinée par les tensions commerciales, selon l’OCDE

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a révisé ses prévisions de croissance mondiale pour 2025, les abaissant à 3,1 %, contre 3,3 % dans ses précédentes estimations de décembre. Pourquoi? Les tensions commerciales et l’incertitude géopolitique pèsent sur l’économie, en particulier aux États-Unis, au Canada, au Mexique et en Europe.
Si l’activité économique mondiale est restée “résiliente” en 2024, avec une progression de 3,2% du produit intérieur brut (PIB), l’OCDE s’attend désormais à une croissance de 3,1% en 2025, contre 3,3% dans ses précédentes projections en décembre.
Les États-Unis, le Canada et le Mexique sous pression
Aux États-Unis, la croissance est désormais attendue à 2,2 % en 2024 et à seulement 1,6 % en 2025, soit une baisse de 0,5 point par rapport aux prévisions précédentes.
- Le Canada subit l’impact des tensions commerciales avec une croissance divisée par trois, désormais prévue à 0,7 % en 2025.
- Le Mexique plonge en récession, avec une baisse de 2,5 points dans les prévisions.
Pourquoi ce ralentissement? L’OCDE souligne l’impact des barrières tarifaires instaurées par Donald Trump, notamment les nouveaux droits de douane avec la Chine, l’Europe et sur l’acier et l’aluminium. L’organisme prévoit que les relèvements de tarifs douaniers ralentiront les économies nord-américaines. La virulence des politiques commerciales décidées ou envisagées par Donald Trump touche particulièrement le Canada et le Mexique, qui réalisent une part importante de leurs échanges commerciaux avec les Etats-Unis.
Europe: une croissance fragile face aux incertitudes politiques
L’OCDE a révisé à la baisse pour la deuxième fois consécutive ses prévisions de croissance pour l’Allemagne et la France en 2025. Elle s’attend à une hausse de 0,4% du PIB cette année en Allemagne, contre 0,7% dans ses prévisions précédentes. La France est moins sévèrement touchée, avec une croissance attendue à 0,8% cette année, en baisse de 0,1 point par rapport à décembre.
“Les économies européennes subiront moins d’effets économiques directs” des mesures douanières intégrées dans les projections de l’OCDE, “mais l’incertitude géopolitique et politique accrue devrait néanmoins freiner la croissance”, explique-t-elle.
Parmi les principales économies européennes, seule l’Espagne devrait connaître une croissance soutenue, avec une croissance attendue à 2,6% en 2025.
L’incertitude géopolitique qui touche l’Europe pourrait toutefois avoir une vertu pour la croissance en Union européenne, avec “une augmentation des dépenses publiques consacrées à la défense” qui pourrait “soutenir la croissance à court terme”, note l’OCDE. En revanche, ces dépenses publiques supplémentaires risquent “d’accentuer les tensions budgétaires à plus long terme”, tempère l’organisation.
Un risque inflationniste accru
Dans son rapport, l’OCDE pointe l’effet délétère des tensions commerciales sur les échanges mondiaux, qui pourraient non seulement freiner la production mondiale mais également accentuer l’inflation, qui “devrait être plus élevée qu’attendu précédemment”. Elle voit ainsi l’inflation accélérer à 2,8% cette année aux Etats-Unis (+0,7 point par rapport à sa prévision précédente), après 2,5% en 2024.
“L’augmentation des coûts des échanges devrait se répercuter progressivement sur les prix des produits finaux”, affirme ainsi l’OCDE, ce qui nécessiterait “le maintien d’une politique monétaire restrictive plus durablement que prévu”.
Par ailleurs, “une résurgence de l’inflation ou de mauvaises surprises pour la croissance économique pourraient entraîner des corrections de prix rapides sur les marchés financiers et une nouvelle hausse de la volatilité des marchés”, avertit l’OCDE.