L’économie européenne se porte mieux qu’attendu, selon les derniers chiffres publiés vendredi par l’office européen de statistiques Eurostat. Le produit intérieur brut (PIB) corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,6% dans la zone euro et dans l’Union européenne (UE) par rapport au trimestre précédent, alors qu’une récente estimation faisait part d’une croissance attendue de 0,3%, en raison notamment des droits de douane imposés par les États-Unis.
Cette croissance contraste grandement avec la situation des États-Unis, où le PIB a perdu 0,1% entre le premier trimestre 2025 et le dernier trimestre 2024. Sur base annuelle, le PIB a augmenté de 1,5% dans la zone euro par rapport aux trois premiers mois de 2024, et de 1,6% dans l’Union européenne. Ces hausses étaient respectivement de 1,2% et 1,4% lors du trimestre précédent.
C’est principalement l’Irlande qui a connu une forte progression de son PIB par rapport au trimestre précédent (+ 9,7%) devant Malte (+ 2,1%) et Chypre (+ 1,3%). La Belgique enregistre une croissance de 0,4%. La Hongrie, la Suède, l’Estonie, le Danemark, le Portugal, la Slovénie et le Luxembourg ont par contre vu leur PIB perdre entre 0,2 et 1% sur un trimestre.
Eurostat signale par ailleurs que le nombre de personnes disposant d’un emploi au premier trimestre a grimpé de 0,2% dans la zone euro et est resté stable dans l’UE, par rapport au trimestre précédent. La Belgique fait là encore partie des bons élèves avec un taux de croissance de 0,3% sur un trimestre.
PIB belge: 1% de croissance
Le PIB belge devrait progresser du même ordre de grandeur que l’année dernière, avec une hausse de 1% cette année et 1,1% les deux suivantes. Par rapport aux précédentes projections de l’institution, la croissance en termes cumulés a été revue à la baisse de plus d’un demi-point de pourcentage, en raison de “l’évolution des politiques économiques et d’un environnement international moins favorable”, commente la BNB.
Le climat international est marqué par l’incertitude que font planer la politique douanière des États-Unis et les éventuelles contre-mesures qui seront avancées par l’Union européenne. La BNB s’est également penchée sur les mesures annoncées par le gouvernement Arizona (N-VA, CD&V, Vooruit, MR et Les Engagés). “Ces mesures auront des effets à moyen et long terme, mais à court terme, le déficit continue à se détériorer”, avance le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch. Même en ne tenant pas compte des dépenses en matière de Défense, la situation ne s’améliore pas. “Simplement pour stabiliser le déficit, il faut plus d’efforts.”
Selon les estimations de la banque centrale belge, le déficit devrait se creuser davantage pour atteindre 5,6% du PIB en 2027.
Concernant la limitation dans le temps des allocations de chômage, elle devrait porter ses fruits, mais pourrait également freiner quelque peu la croissance de la productivité. La croissance économique légèrement plus modeste et l’incertitude pèseraient sur la demande de main-d’œuvre. Au total, quelque 100.000 emplois devraient être créés entre 2025 et 2027, soit 10.000 de plus par rapport aux précédents calculs de la Banque.