La Coupe du monde 2034 en Arabie Saoudite: comment la FIFA épouse toutes les dérives
Le gestionnaire du football mondial est devenu le reflet par l’absurde de toutes les dérives d’un monde devenu fou.
Le football est la plus grande entreprise du monde et, à vrai dire, elle ne donne pas vraiment envie de croire en ses vertus. Sous la présidence de Gianni Infantino, son gestionnaire mondial, la FIFA, orchestre de façon symbolique un monde devenu fou. En soutenant les régimes les plus odieux et/ou les plus opportunistes. Et en niant le défi climatique.
L’Arabie Saoudite en 2034
L’Arabie Saoudite accueillera donc la Coupe du monde 2034 : la décision sera validée en mai prochain. Elle est quasi certaine depuis que l’Australie, qui voulait tenter sa chance avec la Nouvelle-Zélande, a finalement jeté l’éponge. Il faut dire que Gianni Infantino a tout fait pour privilégier la candidature saoudienne en raccourcissant notamment le délai pour la remise des dossiers.
Place donc à une nouvelle Coupe du monde en hiver, sous climatisation, hérésie climatique déjà vécu au Qatar l’hiver dernier. Place, aussi, à un régime peu soucieux des droits humains, qui a fait du “sportwashing” une façon de se donner du pouvoir en vue de la fin des énergies fossiles.
Les arrivées de Ronaldo, Benzema et tant d’autres stars dans le championnat saoudien ont montré la voie ces deux dernières années et illustré combien les idoles de notre temps avaient peu de scrupules face à l’argent dominant. Seul Léo Messi a résisté et préféré le soleil de Miami…
Une série de Coupes affolante
La FIFA aura réussi, en cinq éditions, à perturber les fans les plus endurcis du ballons ronds. En 2018, la Russie de Vladimir Poutine accueille le monde entier avec des effluves nationalistes, avant de lancer une offensive de grande envergure en Ukraine. En 2022, le Qatar ouvre ses portes l’hiver tout en étant l’un des protagonistes mondiaux les plus hypocrites – voyez son soutien financier au Hamas et aux terroristes.
2026: ce sera une parenthèse “dorée” avec l’organisation conjointe des Etats-Unis, du Canada et du Mexique. L’édition du centenaire, en 2030, aura l’audace de se dérouler sur trois continents: Espagne, Portugal et Maroc, avec en plus de cela l’Uruguay, l’Argentine et le Paraguay pour les trois premiers matchs. Le symbole est joli, mais ils sont nombreux à s’étrangler en raison de l’empreinte écologique d’un tel rendez-vous. Le football, c’est vrai, ne se souci guère du défi climatique…
N’oublions pas, aussi, les soupçons de corruption à l’encontre des fédérations les plus démunies sous forme de soutiens en tous genres, voire de valises d’argent distribuées sans vergogne. La FIFA, pourtant, continue à passer entre les gouttes des procès, profitant de ce sport qui fait vibrer les cordes de notre enfance.
Tout cela, c’est vrai, n’est pas nouveau: la Coupe du monde avait déjà tutoyé les totalitarismes en Italie sous Mussolini dans les années 1930 ou en Argentine dictatoriale en 1978. Et malgré cela, la magie du jeu nous ensorcelle. Une façon de nous rappeller combien nous sommes faibles dans ce monde qui part en vrille.
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