La Chine, financeur mondial déjà “substantiel” mais encore “opaque” pour le climat

La Chine, pressée par les pays riches de prendre sa part du financement de la transition énergétique et de l’adaptation au réchauffement climatique dans les pays en développement, est déjà un contributeur “substantiel” même si encore “souvent opaque”, selon une analyse d’une ONG publiée mercredi.

Sur la période 2017-2021, ses financements bilatéraux ont même été deux fois plus élevés que ceux des Etats-Unis (environ 3 milliards de dollars par an contre 1,5 milliard), conclut une analyse du Centre pour le développement mondial (CGD en anglais), basé à Washington.

Mais la participation des Etats-Unis reste supérieure, une fois ajoutée les contributions via les institutions financières internationales (IFI), comme la Banque mondiale: 7,3 milliards de dollars par an entre 2017 et 2021, contre 4,1 milliards de dollars annuels pour la Chine, note l’étude.

Entre 2013 et 2021, la Chine a néanmoins apporté un total de 34 milliards de dollars à des projets liés au climat dans les pays en développement, soit une nette réévaluation par rapport aux études précédentes.

Par ailleurs, 97% de l’aide chinoise est sous forme de prêts tandis qu’une part significative de l’aide américaine comprend des subventions.

Pékin a de son côté augmenté sa participation via les IFI, qui a quasiment triplé entre 2016 et 2021, mais réduit très fortement dans le même temps ses financements bilatéraux en dessous d’un milliard de dollars par an en 2021, dernière année disponible, dans le contexte de la pandémie de Covid.

Cette étude “met en lumière les contributions substantielles mais souvent opaques” de la Chine, notent les auteurs, qui publient leur rare évaluation à deux mois de la COP29 de Bakou (Azerbaïdjan) où la finance climatique sera au coeur des débats. 

Les nations du monde doivent s’y accorder sur le futur objectif d’aide climatique des pays riches aux pays en développement au-delà de 2025. L’objectif actuel est de 100 milliards de dollars par an.

“Les pays occidentaux ont assuré qu’ils augmenteraient leur contribution au financement de projets climatiques dès lors que la Chine et d’autres s’y impliqueront plus. Mais notre étude montre que la Chine est d’ores et déjà un contributeur important de la finance climatique”, pointe Ian Mitchell, chercheur au CGD cité dans le communiqué.

Le CGD appelle désormais la Chine à la transparence sur sa finance climatique, comme y sont aujourd’hui obligées les économies avancées, selon la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), une catégorie onusienne à laquelle la Chine n’appartient pas.

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