Kim Dotcom (Megaupload) sera tout de même extradé vers les Etats-Unis
Après plus de 10 ans de bataille judiciaire acharnée, l’ancien magnat de l’internet Kim Dotcom devrait bel et bien être extradé vers les Etats-Unis
La saga de Kim Dotcom, fondateur de Megaupload, est-elle sur le point de connaître son dernier rebondissement ? La justice néo-zélandaise semble cette fois-ci bien décidée à l’extrader vers les États-Unis où il risque 20 ans de prison.
De hacker à PDG flamboyant
Kim Schmitz, de son vrai nom, était déjà connu dans les années 90 en tant que hacker sous le nom de Kimble. À vingt ans, il a été arrêté pour la première fois et dans l’attente de son procès (ou il n’aura qu’une peine avec sursis) il fonde, sans peur des contradictions, l’entreprise de sécurité informatique Data Protect. Il fondra d’autres entreprises tout en affichant un style de vie franchement extravagant. Alors qu’il tentait d’échapper à ses créanciers en vivant en Thaïlande, il sera extradé en Allemagne. Mais, là aussi, il s’en sort avec du sursis. En 2004, lors d’un passage en Belgique, il dira dans het Nieuwsblad: “Prenez tous vos rêves et multipliez-les par dix. Vous aurez alors une idée de ce à quoi ressemble une journée normale pour moi.”
En 2005, il fonde Megaupload, un succès planétaire. A son heure de gloire, Megaupload était le 13e site le plus visité de l’internet. Il fut l’un des premiers exemples de “cloud computing” (informatique en nuage), des utilisateurs pouvant mettre en ligne des fichiers stockés sur des serveurs les rendant facilement disponibles au téléchargement. Il affichait 50 millions d’utilisateurs quotidiens et disait représenter 4% du trafic.
L’empire s’écroule en 2012
L’empire de cet Allemand s’effondre pourtant en janvier 2012 quand la police a débarqué dans sa luxueuse propriété d’Auckland, la “Dotcom Mansion”, à la demande des autorités américaines qui l’accuse de piratage à échelle industrielle. Le FBI fermera sa plateforme dans la foulée.
Le géant allemand est soupçonné d’avoir détourné des millions de dollars avec son emblématique plateforme de téléchargement en ligne est accusé aux États-Unis de fraude, racket et blanchiment. Kim Dotcom et ses co-accusés auraient tiré de leurs activités 175 millions de dollars de bénéfices illégaux et causé plus d’un demi-milliard de dollars de pertes aux ayants droit des oeuvres musicales, films et autres produits piratés
10 ans de procédures judiciaires
Fin 2015, la justice néo-zélandaise estimait déjà qu’il pouvait être extradé aux États-Unis. Les accusés se sont toujours défendu de toute infraction. Kim Dotcom affirme que les poursuites ont été orchestrées par l’administration de l’ancien président Barack Obama pour faire plaisir aux puissants de Hollywood.
Quoi qu’il en soit, d’appel en appel, près de 10 ans plus tard Kim Dotcom n’a toujours pas été extradé. Pourtant la justice néo-zélandaise n’a rendu que des jugements défavorables à l’Allemand et à ses trois co-accusés, Mathias Ortmann, Bram van der Kolk et Finn Batato contre lequel les charges ont été abandonnées.
Sauf que l’horizon serait cette fois définitivement bouché pour Dotcom, puisque le ministre néo-Zélandais de la Justice vient de signer un mandat d’extradition en bonne et due forme. Pas de quoi impressionner le personnage puisque celui-ci a précisé sur X : “Ne vous inquiétez pas, j’ai un plan”. Une plateforme où il est d’ailleurs très actif et connu en tant que fervent admirateur d’Elon Musk et de Donald Trump.
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