Israël frappe l’Iran qui riposte : “une déclaration de guerre”

TEHRAN, IRAN (Photo by Majid Saeedi/Getty Images)

L’Iran a lancé vendredi soir des dizaines de missiles contre Israël, en riposte aux frappes aériennes israéliennes d’une ampleur sans précédent qui ont visé depuis le matin plus de 200 sites militaires et nucléaires sur le sol iranien.

L’Iran a lancé vendredi soir des dizaines de missiles contre Israël, en riposte à des frappes aériennes israéliennes massives ayant visé plus de 200 sites militaires et nucléaires sur le sol iranien. Les sirènes d’alerte ont retenti à travers Israël, notamment à Tel-Aviv, où la population a été invitée à rejoindre les abris. Selon l’armée israélienne, plusieurs vagues de missiles balistiques iraniens ont visé des bases et infrastructures militaires.

Explosions à Téhéran

Plusieurs explosions ont été entendues à Téhéran et dans ses environs, ainsi qu’à Ispahan et Natanz, où le centre d’enrichissement d’uranium a subi d’importants dégâts, principalement en surface selon l’Organisation iranienne de l’énergie atomique. L’armée israélienne affirme toutefois avoir touché des installations souterraines. À Hamedan, une forte détonation a été signalée près d’une base militaire. Au moins huit personnes ont été tuées à Tabriz, dans le nord-ouest du pays.

95 morts

Le chef d’état-major de l’armée iranienne, le commandant des Gardiens de la Révolution et plusieurs hauts responsables, dont des scientifiques du programme nucléaire, figurent parmi les victimes. Les frappes, qui ont fait au moins 95 morts, ont également causé d’importants dégâts matériels à Téhéran.

L’armée israélienne indique avoir mobilisé environ 200 avions pour viser une centaine de cibles, et fait état de l’interception de nombreux drones et missiles iraniens, certains ayant aussi été neutralisés dans l’espace aérien jordanien.

Une riposte sans limite

Téhéran a qualifié ces attaques de “déclaration de guerre” et promis une riposte sans limite. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis un “sort douloureux” à Israël. Dans les rues de Téhéran, des manifestants ont appelé à une réponse cinglante contre Israël et les États-Unis.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a averti que l’opération pourrait durer plusieurs jours et assuré que l’armée avait frappé “au cœur du programme de missiles balistiques de l’Iran”. Selon Israël, Téhéran s’approchait du “point de non-retour” vers la bombe atomique, ce que l’Iran dément.

Ces frappes interviennent alors que la pression internationale sur l’Iran s’accentuait, le pays étant soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique. L’enrichissement de l’uranium reste le principal point de blocage dans les négociations sur le nucléaire, Téhéran ayant récemment annoncé vouloir augmenter sa production en réponse à une résolution de l’AIEA.

Téhéran, le 13 juin.

Une région sous tension

La région est sous tension : de nombreux vols ont été annulés ou déroutés, l’espace aérien israélien est fermé, écoles et entreprises à l’arrêt, et plusieurs ambassades israéliennes dans le monde ont suspendu leurs activités. Les marchés financiers ont réagi : le prix du pétrole a fortement grimpé, l’Iran étant l’un des dix plus grands producteurs mondiaux, et les bourses ont chuté face au risque de perturbation des approvisionnements énergétiques.

Face à la crainte d’un embrasement régional, les appels à la retenue se multiplient. Les États-Unis, qui mènent des négociations indirectes avec l’Iran, ont exhorté à la désescalade, tout comme l’Union européenne, l’ONU et plusieurs pays de la région.

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La cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont toutes deux insisté sur l’urgence d’une résolution diplomatique. L’attaque israélienne réactive le risque d’un conflit massif au Moyen-Orient, avec des conséquences potentielles sur la stabilité régionale, l’équilibre énergétique mondial et la croissance économique.

Wall Street recule après les frappes israéliennes en Iran

La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, sous l’effet de la montée des tensions géopolitiques au Moyen-Orient après les frappes israéliennes massives sur l’Iran. Dans les premiers échanges, le Dow Jones perdait 1,13 %, le Nasdaq 1,08 % et le S&P 500 0,88 %.

Choc sur les marchés pétroliers et valeurs refuges

L’offensive israélienne fait craindre des perturbations de l’approvisionnement en pétrole, ce qui a provoqué une flambée des cours : vers 08h30, le baril de WTI progressait de 7,82 % à 73,36 dollars, après un pic à 77,62 dollars en Asie. Le Brent gagnait 7,19 % à 74,33 dollars. L’or, valeur refuge, montait de 1,17 % à 3 425 dollars l’once.

L’Iran, cinquième producteur mondial de pétrole, joue un rôle clé dans l’équilibre énergétique global. Les marchés redoutent une rupture des exportations via le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial, ce qui accentue la pression inflationniste, notamment en Europe.

Chaînes logistiques et industries sous tension

Les tensions régionales pourraient perturber le corridor logistique Inde-Europe via le golfe Persique et entraîner une hausse des coûts d’assurance maritime. Le secteur de la défense, notamment les industriels aéronautiques et les fournisseurs de composants sensibles, anticipe une hausse des commandes mais aussi des retards.


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