Investiture de Donald Trump: la parade d’une extrême droite banalisée et le rêve de MEGA (Make Europe Great Again)
L’investiture de Donald Trump rassemble ses alliés de par le monde, qui paradent: Giorgia Meloni, Eric Zemmour, Tom Van Grieken, Marion Maréchal, Javier Milei… Ce qui était excessif va-t-il devenir la nouvelle normalité? Et le virage populiste va-t-il se poursuivre sur le Vieux Continent?
Que ce soit clair: il n’est pas de coutume d’inviter les grands de ce monde à l’investiture du président des Etats-Unis. Ce n’est pas le G7, ni le G20. Pas d’Emmanuel Macron, d’Olaf Scholz ni de Xi Jinping ou de Narendra Modi, c’est normal.
Par contre, il est étonnant de voir ce moment symboliquement important tourner à un “congrès de l’extrême droite mondiale”, pour reprendre l’expression du Soir. On retrouvera, pour la Belgique, Tom Van Grieken, président du Vlaams Belang, et Assita Kanko, députée N-VA invitée au nom d’une internationale de droite. La France sera représentée par Eric Zemmour, Marion Maréchal ou encore Louis Aliot pour le RN – pas de Marine Le Pen, ni de Jordan Bardella.
Giorgia Meloni, Première ministre italienne, sera l’une de seules cheffes de gouvernement représentées, en raison de sa proximité idéologique avec Donald Trump et Elon Musk. L’autre chef d’Etat en première ligne n’est autre que le président argentin Javier Milei, l’homme à la tronçonneuse. Tous les groupes patriotiques et nationalistes du parlement européen seront représentés. On trouvera aussi Nigel Farage (Remain UK) et un représentant de l’Afd allemande. Du “beau monde”.
Le rêve de MEGA
“Ce sont ceux qui ont soutenu Donald Trump, qui se sont réjouit de de sa victoire, analyse Nicolas Baygert, spécialiste en communication politique, sur LN24. En France, il n’y avait qu’Eric Zemmour pour soutenir ouvertement soutenu le candidat républicain. C’est un renvoi d’ascenseur.”
Eric Zemmour parade d’ailleurs sur les réseaux sociaux, multipliant les images et rencontres avec des représentants de l’administration Trump. “Le vent de liberté qui souffle sur les États-Unis soufflera bientôt sur la France”, écrit-il.
“Il y a également une compatibilité avec l’agenda MAGA (Make America Great Again) de Donald Trump, prolonge Nicolas Baygert. Il y a la volonté d’établir une alliance transatlantique conservatrice.” Depuis des semaines, Elon Musk multiplie les messages pour soutenir les mouvement d’extrême droite au Royaume-Uni ou en Allemagne.
Elon Musk évoque d’ailleurs le passage de MAGA à MEGA (Make Europe Great Again). L’Argentin Javier Milei a repris l’expression en diffusant une vidéo de Giorgia Meloni. L’expression est en route.
La N-VA décriée
Dans ce contexte, la présence de la N-VA est dénoncée en Belgique, singulièrement par les partis refusant de gouverner avec elle à Bruxelles. Comme une justification décalée de leur blocage.
“La N-VA aux côtés de tous les partis d’extrême droite à l’investiture de Trump, représentée par A. Kanko, déplore Nawal Ben Hamou (PS). Députée citée par C. Van Achter pour justifier que ce n’est pas un parti raciste. Y’a un souci dans le raisonnement, non?”
“La N-VA sera aux côtés des plus grands dirigeants d’extrême droite lors de l’investiture de Donald Trump. Nouvelle preuve, s’il le fallait, que ce parti n’est pas un parti comme un autre, se disputant depuis longtemps l’électorat du Vlaams Belang.”
Au-delà de ces propos bien propres à la Belgique, le rassemblement de ce lundi témoigne d’une banalisation de ces discours qui pourrait provoquer une nouvelle onde de choc dans certains pays européen. Une ingérence à grande échelle.
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