Guerre à Gaza : des économistes de renom alertent sur l’avenir économique d’Israël

Gaza bombe
Gaza, 20 août 2025. © Getty Images

Plusieurs prix Nobel d’économie appellent jeudi, dans une tribune, le gouvernement israélien à mettre fin à « toute politique qui intensifie la famine généralisée » à Gaza, pointant les risques de conséquences « catastrophiques » sur l’économie d’Israël en cas de poursuite de son offensive.

« En tant qu’êtres humains, économistes et scientifiques, nous appelons à un arrêt immédiat de toute politique qui intensifie la famine généralisée », écrit un collectif de professeurs d’économie européens et américains, dont dix prix Nobel, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde.

Une tribune signée par dix prix Nobel d’économie

Parmi les 23 signataires de ce texte, initialement une lettre adressée au bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, figurent le lauréat 2024 du Nobel d’économie et professeur au MIT Daron Acemoglu, le professeur d’économie à l’université Columbia et prix Nobel d’économie 2001 Joseph Stiglitz, ainsi que la professeure au MIT et à l’École d’économie de Paris, prix Nobel d’économie 2019, Esther Duflo.
Le ministre de la Défense Israël Katz « a approuvé » mercredi une offensive à Gaza-ville, et le Premier ministre Benjamin Netanyahu devait donner jeudi son accord final aux plans de l’opération, selon son cabinet, resserrant l’étau sur la ville où ses troupes avaient déjà lancé des opérations et poursuivi leurs bombardements.

A LIRE : L’économie israélienne peut-elle survivre à une guerre totale ?

« Alors même que les Gazaouis seraient les premières victimes de ces politiques, les Israéliens devraient, eux aussi, en payer les conséquences, et les retombées économiques pourraient être catastrophiques », affirment ces économistes.
« Face aux preuves croissantes de famine massive et de violations des droits humains, les gouvernements européens pourraient bien imposer des sanctions ciblées, infligeant de graves dommages à la science, au commerce et à l’emploi. On en observe déjà les premiers signes », écrivent-ils.

Des conséquences économiques lourdes pour Israël et Gaza

Au plan financier, « les agences de notation risquent de continuer à dégrader la dette souveraine d’Israël, ce qui alourdirait les coûts d’emprunt, alors que l’État fait face à d’énormes dépenses de reconstruction et de défense », poursuivent-ils, rappelant que les trois principales agences avaient déjà abaissé la notation du pays en 2024.
Ils soulignent aussi le risque d’exil de la main-d’œuvre qualifiée, notamment dans le secteur technologique « qui représente près de 20 % du PIB et un tiers des recettes de l’impôt sur le revenu (…) privant Israël de son principal moteur de croissance ».

A LIRE : La guerre à Gaza a fait chuter le PIB israélien de 19,4%

La guerre à Gaza a déjà porté un coup sévère aux secteurs du tourisme, de la construction et de l’agriculture en Israël.
Pour Gaza et la Cisjordanie, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé fin 2024 que la guerre avait un effet « dévastateur » sur l’économie, le PIB de l’enclave ayant plongé d’environ 90 % un an après le début de l’offensive.

Partner Content