Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, le groupe italien Leonardo a présenté une architecture logicielle commune pour relier radars, missiles et centres de commandement européens, le “dôme Michelangelo”.
Une défense antiaérienne européenne ultra-connectée est-elle possible ? Pour le groupe italien d’aérospatiale, de défense et de sécurité Leonardo, qui vient de dévoiler Michelangelo, un projet de « dôme » de défense aérienne dopé à l’intelligence artificielle, la réponse est oui.
Inspiré du « Dôme de fer » israélien, Michelangelo vise à créer « un dôme de sécurité dynamique capable de détecter, de suivre et de neutraliser les menaces, même en cas d’attaques de grande envergure, dans tous les domaines opérationnels : menaces aériennes et balistiques (y compris les missiles hypersoniques et les essaims de drones), attaques de surface et sous-marines en mer, et forces terrestres hostiles », peut-on lire sur le site du groupe italien.
« À l’heure où l’on évoque une paix imminente – comme nous l’espérons tous – en Ukraine, nous présentons un modèle que nous jugeons essentiel pour la sécurité de l’Italie et de l’Europe dans les années à venir », a déclaré Roberto Cingolani, directeur général de Leonardo, lors de la présentation du système, Roberto Cingolani, directeur général de Leonardo.
Un projet italien, une technologie américaine
Attendu pour fin 2027, Michelangelo se veut une architecture « ouverte », compatible avec les systèmes de défense étrangers et alignée sur les standards de l’OTAN, précise Leonardo. Il se démarque ainsi par sa « gestion simultanée et intégrée des menaces hétérogènes, tirant parti de l’interconnexion entre les domaines aérien, maritime, terrestre et spatial, au sein d’un environnement cybersécurisé soutenu par un système d’intelligence artificielle sophistiqué», poursuit la présentation du système.
Une technologie qui pourrait s’intégrer au projet européen de bouclier du ciel (ESSI), initiative lancée par l’Allemagne en 2022 et aujourd’hui soutenue par une vingtaine de pays.
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Mais si Leonardo affiche de grandes ambitions européennes, son projet pourrait ne pas faire l’unanimité. Comme ESSI, Michelangelo s’appuie largement sur des technologies américaines, un choix qui avait déjà suscité des critiques en France comme en Italie, celles-ci plaidant pour une plus grande autonomie stratégique européenne. C’est ainsi qu’a vu le jour le système franco-italien SAMP-T.
Un contexte géopolitique tendu
Cette annonce intervient alors que les tensions internationales continuent de s’aggraver : absence de cessez-le-feu durable en Palestine malgré un accord piloté par les États-Unis, guerre qui se prolonge entre la Russie et l’Ukraine, multiplication des attaques par drones… Preuve de l’évolution rapide des menaces aériennes.
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À Washington, le président américain Donald Trump a d’ailleurs annoncé en mai dernier la construction d’un système antimissile inspiré du modèle israélien. Baptisé le « Dôme d’or », il devrait être opérationnel d’ici la fin de son mandat.