Entre réunion zoom et attaque de Trump, Kamala Harris se choisit un colistier

Kamala Harris est au cœur de l’attention médiatique non seulement pour ses initiatives de campagne innovantes via zoom, mais aussi par les attaques constantes et outrageuses de Trump. Et au milieu de tout cela, elle doit encore se trouver un colistier.

L’arrivée de Kamala Harris dans la course fait définitivement souffler un vent de fraîcheur dans cette campagne pour les élections présidentielles américaines. Non seulement sur le message, mais aussi sur la forme. Celle-ci développe de nouvelles stratégies pour faire campagne. Au point que les élections de 2024 pourraient bien se jouer via Zoom. Cette application de visioconférence s’est généralisée avec la pandémie, mais joue aujourd’hui un rôle central dans la campagne. Ainsi Harris et son équipe de campagne exploitent pleinement les potentialités de Zoom pour atteindre divers segments de l’électorat.

Un zoom intimiste avec 200.000 participants

Ne snobant plus les interactions virtuelles, Harris utilise Zoom pour organiser des réunions en ligne destinées à des groupes spécifiques tels que les femmes noires, les hommes blancs, les amateurs de chats, et même les fans des Grateful Dead. Loin d’être intimes, ces réunions peuvent rassembler des dizaines de milliers d’Américains. L’idée est de mobiliser les troupes, mais aussi de lever des fonds et de recruter des bénévoles. L’un des événements les plus marquants a été intitulé “White dudes for Harris“, qui a attiré près de 200 000 participants et levé 4 millions de dollars.

En jouant sur la pseudo spontanéité de la chose, ces rencontres virtuelles donnent l’impression d’une interaction possible et d’un plus grand naturel.  Probablement une illusion puisque ces évènements sont orchestrés par des pointures de la communication comme Ross Morales Rocketto, cofondateur de Run for Something, un groupe d’action progressiste. Enfin, si l’utilisation de Zoom pour mobiliser les électeurs est une innovation majeure, elle doit être soutenue par des efforts sur le terrain qui restent déterminants.

Harris n’est pas non la première à utiliser ce mode de communication pour échanger avec sa base. L’organisation d’activistes noires ” Win with Black Women“, organise ce genre d’appels Zoom depuis des années. Ce 21 juillet, une session de cette organisation a attiré 44 000 participants et levé 1,6 million de dollars. De quoi en inspirer d’autres. Dans la foulée, il y a aussi eu “White women: answer the call”, qui a rassemblé plus de 164 000 femmes, dont la chanteuse Pink.

A la recherche d’un vice-président

Un autre aspect crucial de la campagne de Kamala Harris est la sélection de son colistier pour le poste de vice-président. Un choix stratégique et essentiel pour plusieurs raisons. Il peut aider à équilibrer le ticket présidentiel en apportant des compétences ou des attributs complémentaires à ceux de Harris, mais aussi faire pencher la balance du bon côté dans des États clés comme la Pennsylvanie ou le Minnesota. Il montre aussi l’orientation et les priorités de la campagne.

Et l’attente a été longue, mais le nom vient de tomber. Selon les médias américains, ce sera Tim Walz, gouverneur du Minnesota.

Âgé de 60 ans, neuf ans de plus que Josh Shapiro, un autre favori qui est gouverneur de Pennsylvanie, Tim Walz est beaucoup plus populaire parmi la gauche du parti, notamment pour ses politiques en faveur des plus modestes, selon la presse américaine. Il est un ardent opposant de Donald Trump. A la tête du Minnesota, il sait ce que l’agriculture signifie et ce que l’Amérique profonde incarne.

Le Minnesota n’est pas un État pivot, comme la Pennsylvanie. “Mais le colistier de la démocrate est un enfant du Midwest, un atout pour séduire les populations rurales et semi-urbaines, qui ne sont pas forcément acquises à la successeure de Joe Biden, rappelait Radio France Internationale. Car l’enjeu principal de cette campagne éclair pour Kamala Harris, c’est bien d’élargir son électorat, au-delà des minorités et des femmes notamment.”

Kamala Crash

Du côté de Trump, sa nervosité percole via des attaques de plus en plus virulentes.  Il exploite la moindre opportunité pour critiquer Harris et la dégringolade boursière d’hier en est une de choix. Via son réseau social, Truth Social, ainsi que ses canaux de communication officiels de campagne, Trump a qualifié la chute des marchés du grand “Kamala crash“. L’attaque est d’une mauvaise foi crasse, mais risque bien d’atteindre la cible. La chute des marchés boursiers et les craintes de récession sont des préoccupations réelles pour de nombreux électeurs, et la capacité de Harris à convaincre ces électeurs de sa compétence économique sera cruciale. En proposant une vision apocalyptique d’un mandat de Harris et en lui attribuant directement la responsabilité de la crise économique, Trump espère mobiliser sa base.  En lettres majuscules, il a écrit : “Les électeurs ont un choix : la prospérité de Trump ou le crash de Kamala. Souvenez-vous-en bien, Trump avait raison sur tout !”

Entre réunion zoom et invective publique, chaque candidat utilise visiblement des stratégies radicalement distinctes dans cette bataille acharnée qu’est la campagne présidentielle de 2024. Laquelle sera le mieux convaincre ? L’avenir le dira.

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