En France, un navire de la flotte fantôme russe intrigue les autorités

Parc éolien de Saint-Nazaire. © STEPHANE MAHE/POOL/AFP via Getty Images)

Les autorités françaises ont ouvert mercredi une enquête sur un pétrolier appartenant à la flotte fantôme russe et soupçonné d’être impliqué dans un survol récent de drones au Danemark. Le navire, immobilisé depuis plusieurs jours, se trouve au large des côtes bretonnes.

Le pétrolier, baptisé “Pushpa” ou “Boracay” et battant pavillon du Bénin, est stationné près du parc éolien de Saint-Nazaire (ouest). Le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger, a indiqué à l’AFP avoir ouvert une enquête pour “défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon” et “refus d’obtempérer”, sans donner davantage de détails. Le navire est sous sanctions européennes pour son appartenance à la flotte fantôme russe, utilisée par Moscou afin de contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole, conformément à une décision du Conseil de l’Union européenne du 24 février 2025.

Il est par ailleurs soupçonné d’être impliqué dans les survols de drones ayant perturbé le trafic aérien danois. Selon le site spécialisé The Maritime Executive, le pétrolier aurait pu servir de “plateforme de lancement” ou de “leurre”.

Une trajectoire opaque

Construit en 2007, ce navire de 244 mètres de long a changé de nom et de pavillon à de nombreuses reprises, étant tour à tour immatriculé au Gabon, aux îles Marshall ou en Mongolie, selon le site OpenSanctions.org. Le procureur a confié les investigations à la gendarmerie maritime, le navire ayant jeté l’ancre depuis plusieurs jours à proximité du parc éolien de Saint-Nazaire, d’après le site Marine Traffic. Parti de Primorsk, près de Saint-Pétersbourg en Russie, le 20 septembre, le pétrolier devait rejoindre Vadinar, dans le nord-ouest de l’Inde, le 20 octobre.

Les récents signalements de drones au Danemark ont entraîné la fermeture de plusieurs aéroports, dont celui de Copenhague, le plus grand d’Europe du Nord.

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