En Allemagne, l’inflation retombe après trois mois de hausse

Le chancellier allemand Olaf Scholz. © REUTERS

L’inflation en Allemagne est repartie à la baisse plus fortement que prévu après trois mois de hausse, selon des chiffres provisoires publiés vendredi, au lendemain d’une nouvelle baisse de taux d’intérêts de la Banque centrale européenne.

La hausse des prix à la consommation a reculé en janvier à 2,3% sur un an, contre 2,6% en décembre, selon une première estimation de l’institut Destatis. Plus pessimistes, les analystes sondés par Factset tablaient sur une stabilité de l’évolution de l’indice en glissement annuel.

Après avoir atteint 1,6% sur un an en septembre, son plus bas niveau depuis 2021 et la crise énergétique, l’inflation était progressivement remontée au-dessus de la cible des 2% de la BCE.

Une crainte de stagflation écartée ?

De quoi susciter la crainte d’un retour de la “stagflation” (croissance faible et inflation élevée) dans le pays, après deux années de récession consécutive et au milieu d’une crise industrielle d’ampleur. Mais les chiffres de janvier sont “une bonne surprise pour les consommateurs et la Banque centrale européenne”, qui a pour mission de maîtriser la hausse des prix, estime Carsten Brzeski de la banque ING.

En janvier, l’inflation sous-jacente, qui exclut les biens de consommation et de l’énergie, est aussi retombée à 2,9% sur un an, soit 0,4 point de moins qu’en décembre. En revanche, la hausse de l’indice harmonisé des prix, particulièrement scruté par l’institution monétaire, est stable à 2,8% sur un an en janvier.

En évolution mensuelle, les prix à la consommation ont reculé de 0,2%.

Dernier rempart de l’inflation

Pour dompter complètement l’inflation, “il est essentiel que les prestataires de services augmentent moins leurs prix”, analyse Stephanie Schoenwald, experte à KfW.

La hausse des prix dans les services demeure élevée, à 4,0% en janvier sur un an d’après Destatis.

Selon l’institut économique Ifo, l’inflation en Allemagne va s’établir autour de 2,5% en glissement annuel ces prochains mois, tractée avant tout par les services à la consommation et le commerce de détail.

Pour Carsten Brzeski, la remontée du chômage dans le pays “laisse également présager des pressions désinflationnistes plus importantes dans le courant de l’année 2025″.

Confiante dans le processus de désinflation dans la zone euro, la BCE a baissé jeudi ses taux d’intérêt pour la quatrième fois d’affilée, et n’exclut pas de poursuivre ainsi face à la faible croissance et aux risques de guerre commerciale avec Donald Trump.

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