En 40 ans, l’Amazonie a perdu l’équivalent de la Colombie

Illustration rivière Amazonie Illustration sur Talhuwen, également orthographié comme Taluwen, Taluhen ou Taluen, est un village Wayana situé sur la rivière Lawa en Guyane. La Guyane est une collectivité territoriale unique française située en Amérique du Sud, limitrophe du Brésil au sud-est et au sud et du Suriname à l'ouest. Elle est la seule collectivité française d'outre-mer de nature continentale. Ses compétences, identiques aux autres régions et départements de France, sont regroupées depuis 2015 dans le cadre d'une collectivité territoriale unique dont l'organe délibérant est l'assemblée de Guyane. Son code Insee est le 973R4. Hors de France, la région est habituellement appelée « Guyane française ». Avec une superficie de 83 846 km2 et une population de 294 146 habitants (2021), la Guyane est la deuxième région de France pour la superficie, la deuxième moins peuplée, et celle présentant la plus faible densité. C'est également le département le plus boisé, 97 % du territoire étant couvert d'une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentées du monde, la forêt guyanaise.

L’Amazonie, qui joue un rôle crucial contre le réchauffement climatique, a perdu en moins de quatre décennies une surface presque aussi grande que la Colombie, selon une étude à laquelle l’AFP a eu accès lundi.

La déforestation a détruit 12,5% de la couverture végétale de la plus grande forêt tropicale de la planète de 1985 à 2023, selon les données de satellites analysées par le Réseau amazonien d’information socio-environnementale et géographique (RAISG), un collectif de chercheurs et d’ONG. Plus de 88 millions d’hectares ont été déboisés au Brésil, en Bolivie, au Pérou, en Equateur, en Colombie, au Venezuela, au Guyana, au Suriname et en Guyane française, alors que l’Amazonie a une importance capitale pour le climat via l’absorption d’énormes quantités de carbone.

Dans la plupart des cas, la déforestation est au profit de l’expansion des activités minières ou agricoles, selon l’étude. Les spécialistes du RAISG font état d’une “transformation accélérée” en Amazonie, identifiant une “augmentation alarmante” de l’usage du sol auparavant occupé par la forêt pour y installer des mines (+1.063%), des cultures (+598%) ou de l’élevage (+297%).

Un grand nombre d’écosystèmes ont disparu pour donner lieu à d’immenses étendues de pâturages, de champs de soja ou d’autres monocultures, ou se sont transformés en cratères pour l’extraction d’or“, alertent-ils. “Avec la perte de la forêt, nous émettons plus de carbone dans l’atmosphère et cela bouleverse tout un écosystème qui régule le climat et le cycle hydrologique, affectant clairement les températures”, explique à l’AFP Sandra Rios Caceres, de l’Institut du Bien commun, une association péruvienne qui a pris part à l’étude.

Cette spécialiste estime que la perte de couverture végétale en Amazonie est directement liée “aux événements extrêmes que nous vivons actuellement”, notamment la sécheresse sévère et les incendies de végétation qui ravagent plusieurs pays sud-américains. Certains affluents de l’Amazone sont à leur niveau le plus bas depuis des décennies, menaçant le mode de vie de quelque 47 millions de personnes qui vivent sur leurs rives.

Malgré les efforts de pays comme le Brésil ou la Colombie pour réduire la déforestation en Amazonie, 3,8 millions d’hectares de forêt tropicale ont été déboisés dans la région l’an dernier, du jamais vu en deux décennies, soit une surface presque aussi vaste que la Suisse.

Les événements climatiques “de plus en plus extrêmes et fréquents” favorisés par la déforestation “continuent de toucher une Amazonie déjà fragilisée, autant dans sa capacité de régénération que dans son rôle pour réguler le climat de la planète”, résume l’étude.

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