Elon Musk fustige le projet de loi budgétaire de Trump, qu’il qualifie “d’abomination répugnante”

La parenthèse politique d'Elon Musk se referme. Pour combien de temps? (AFP)

Elon Musk, ancien conseiller économique de Donald Trump, a vivement critiqué mardi le vaste projet de loi budgétaire actuellement débattu au Sénat américain. Dans un message publié sur son réseau social X, l’entrepreneur a dénoncé un texte « énorme, scandaleux et clientéliste », qu’il qualifie d’« abomination répugnante ».

Ce projet, présenté par Donald Trump comme une « grande et belle loi », constitue une pièce maîtresse de son programme économique. Il prévoit notamment la prolongation des généreux crédits d’impôt instaurés lors de son premier mandat, qui arrivent à échéance à la fin de l’année.

Musk, qui a récemment quitté son poste de conseiller budgétaire auprès de l’administration Trump, n’a pas mâché ses mots : « Honte à ceux qui l’ont voté : vous savez que vous avez eu tort », a-t-il écrit, visant directement les membres de la Chambre des représentants.

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La chambre basse du Congrès a adopté le texte fin mai sous la pression de Donald Trump, qui exhorte désormais le Sénat — à majorité républicaine étroite — à valider rapidement la loi afin de pouvoir la promulguer dans les plus brefs délais.

Toutefois, certains sénateurs républicains ont exprimé leurs réticences, annonçant vouloir y apporter des amendements substantiels. Tandis que les modérés refusent des coupes trop sévères dans les dépenses publiques, les partisans d’une stricte discipline budgétaire alertent sur les risques pour les finances fédérales. La dette publique américaine avoisine actuellement les 37 000 milliards de dollars.

« Nous sommes peu nombreux, moins d’une dizaine, mais suffisamment pour bloquer le processus tant que le président ne prendra pas au sérieux la réduction du déficit », a affirmé le sénateur Ron Johnson.

Une opposition sur plusieurs fronts

Les élus démocrates s’opposent de leur côté à un texte qu’ils perçoivent comme favorisant les plus riches au détriment des classes populaires, déjà fragilisées par l’inflation. Selon plusieurs analyses indépendantes, la prolongation des baisses d’impôts issues du premier mandat Trump pourrait alourdir le déficit fédéral de 2 000 à 4 000 milliards de dollars sur dix ans.

Parallèlement, les coupes prévues dans les dépenses sociales toucheraient de plein fouet les foyers les plus modestes, notamment les bénéficiaires du programme Medicaid. D’après les sondages, une large majorité d’Américains s’opposent à toute réduction de ce programme d’assurance-santé destiné aux plus démunis.

Le Bureau du budget du Congrès (CBO) estime que la combinaison des allègements fiscaux et des réductions budgétaires entraînerait un important transfert de richesse des 10 % les plus pauvres vers les 10 % les plus riches.

Des tensions croissantes entre Musk et l’administration Trump

Les débats autour de cette réforme budgétaire devraient peser lourdement sur les élections de mi-mandat prévues en 2026, un rendez-vous souvent délicat pour le camp présidentiel.

Interrogée sur la sortie virulente d’Elon Musk, la Maison Blanche a réagi avec prudence. « Cela ne change rien à la position du président, qui connaissait déjà l’avis de M. Musk », a déclaré la porte-parole Karoline Leavitt. « C’est une grande et belle loi, et Donald Trump y reste attaché », a-t-elle ajouté, défendant une réforme censée stimuler la croissance.

Ce nouvel épisode illustre les tensions croissantes entre Musk et l’équipe Trump. Alors que le président l’avait remercié la veille pour sa contribution au sein de l’administration, il a retiré dès le lendemain son soutien à un candidat pressenti pour diriger la Nasa, un proche du dirigeant de Tesla et SpaceX.

Malgré ces frictions, Elon Musk assurait encore récemment vouloir rester « l’ami et le conseiller » du président.

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