Du “kit de survie” à la “réponse dévastatrice”, l’Europe se prépare à une éventuelle guerre

La commissaire européenne Hadja Lahboib, en visite au centre de crise du port d'Anvers - Bruges, lundi. (Photo by Nicolas TUCAT / AFP)
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

L’Europe se met sur pied de guerre, face à une menace russe qui peut prendre diverses formes. Outre le plan d’investissements visant à réarmer l’Union, ses dirigeants insistent sur le fait qu’une guerre hybride peut impliquer aussi des cyberattaques susceptibles de paralyser des infrastructures stratégiques.

Si cela peut ressembler à un “gadget”, la recommandation visant à avoir un “kit de survie” à disposition chez soi s’inspire des dispositifs préparés dans les pays scandinaves, où la menace russe est prise au sérieux depuis longtemps.

Un “kit de survie”

“Lors de la pandémie de Covid-19, nous parlions du monde d’après. Ce monde est là désormais, plein de guerres, de crises, de catastrophes qui se multiplient”, a souligné la commissaire à la Préparation et à la gestion des crises, Hadja Lahbib, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. “Nous devons y faire face avec méthode, responsabilité et sérénité.”

La nouvelle feuille de route part de ce constat: l’Union européenne et ses États membres sont confrontés à des menaces croissantes pour leur sécurité. La guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine, les tensions politiques accrues et les actes de sabotage mettent défient la résilience européenne. Même si elle est considérée comme un “worst case scenario”, la possibilité d’un conflit armé sur le territoire européen, n’est pas exclue. 

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Dans ce contexte, la Commission présente 30 actions clés qui doivent permettre de mieux anticiper les risques et de mieux réagir. L’exécutif souhaite notamment promouvoir la préparation de la population et l’encourage à adopter des mesures pratiques, comme le maintien de fournitures de base pour trois jours en cas d’urgence. 

Ce “kit de survie”, qui s’inspire d’un manuel suédois, devrait idéalement contenir de l’eau, de la nourriture en boite ou lyophilisée, de l’éclairage, des papiers d’identité dans une pochette imperméable, les éventuels médicaments nécessaires ou encore une radio, a détaillé Hadja Lahbib. Un autre pilier concerne la protection des services essentiels, comme les hôpitaux, les écoles ou les télécommunications. La Commission souhaite améliorer la constitution de stocks d’équipements et de matériel critique.

Une “réaction dévastatrice”

Dans le même temps, le secrétaire général de l’Otan, le Néerlandais Mark Rutte, était en visite en Pologne. L’occasion pour lui de réaffirmer une solidarité transatlantique pourtant mise à mal par le président américain Donald Trump, ces dernières semaines.

“Si quelqu’un devait se tromper et penser qu’il peut s’en tirer avec une attaque contre la Pologne ou tout autre allié, il serait confronté à toute la force de cette alliance farouche. Notre réaction sera dévastatrice“, a-t-il déclaré, en citant nommément le président russe Vladimir Poutine.

L’article 5 de l’Otan, la pierre angulaire de l’Alliance, prévoit une assistance entre ses États membres en cas d’agression. M. Rutte a rappelé que “la Russie est, et reste, la menace la plus significative et la plus grave pour notre Alliance” et que Moscou était en train de transformer son économie en “une économie de guerre, ce qui aura un impact énorme sur leur capacité à construire leurs forces armées”.

Le secrétaire de l’Otan a salué dans ce contexte la croissance des investissements dans la défense en Europe et au Canada. “Mais comme l’a dit le président Trump, et je suis d’accord avec lui, les Alliés européens et le Canada doivent faire davantage“, a-t-il ajouté. Et d’assurer qu’en “ces temps incertains” “le partenariat transatlantique reste la pierre angulaire de notre Alliance, et cela ne changera pas”.

Un discours qui tranche. Mais est-il partagé à Washington?

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