Jeudi, Donald Trump a déclaré qu’il pourrait prochainement augmenter la surtaxe imposée sur les véhicules étrangers entrant aux États-Unis. « Pour mieux protéger nos ouvriers de l’automobile, j’ai instauré une taxe de 25 % sur toutes les voitures importées. (…) Il est possible que j’augmente encore ces droits de douane dans un avenir proche », a-t-il affirmé lors d’une cérémonie à la Maison Blanche.
Selon lui, l’instauration de cette première vague de taxes début mai aurait déjà porté ses fruits : « Les investissements dans l’industrie automobile américaine, et plus largement dans l’ensemble du secteur industriel, sont en hausse », a-t-il souligné, y voyant une validation de sa stratégie économique.
À la suite de ses propos, les actions des constructeurs automobiles américains ont d’abord chuté à Wall Street, avant de se redresser.
Depuis son retour à la présidence en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un pilier de sa politique économique. Objectifs affichés : relancer la production nationale, générer de nouvelles recettes fiscales et inciter les partenaires commerciaux à faire des concessions favorables aux États-Unis.
Ses annonces, souvent spectaculaires, ont provoqué des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Bien qu’il ait partiellement reculé sur certaines mesures – aujourd’hui contestées en justice – les taxes à l’importation restent nettement plus élevées qu’il y a quelques mois.
Conséquences pour le secteur automobile
Les nouvelles taxes américaines de 25 % sur les voitures importées, mises en place en avril 2025, ont des implications majeures pour le secteur automobile mondial, en particulier pour l’Europe.
- Hausse des coûts à l’importation : Les voitures et pièces détachées importées aux États-Unis deviennent nettement plus chères. Cela pousse les constructeurs à réévaluer leurs chaînes d’approvisionnement.
- Relocalisation de la production : L’objectif de Trump est de forcer les constructeurs à produire davantage sur le sol américain. Cela pourrait entraîner des investissements dans des usines locales, mais à un coût élevé et sur le long terme.
- Perturbation du marché mondial : Ces taxes créent des déséquilibres dans les échanges internationaux, affectant les prix, les marges et la compétitivité des marques étrangères.
Impact pour l’Europe
L’Europe a exporté près de 750.000 voitures vers les États-Unis en 2024, pour une valeur de 38,5 milliards d’euros. Ces nouvelles taxes menacents donc ces exportations et pourraient dès lors peser sur l’emploi. Selon une analyse du cabinet Kearney, ces droits de douane pourraient «rapidement entraîner des pertes de plusieurs milliards d’euros et mettre en péril jusqu’à 25 000 emplois en Europe».
Certains constructeurs en particuliers pourraient être les plus touchés. Volkswagen, BMW, Mercedes par exemple sont très exposés au marché américain et pourraient voir leurs ventes chuter de moitié. D’autres produisent exclusivement hors des États-Unis et sont donc entièrement soumis aux nouvelles taxes, c’est le cas de Audi et Porsche.
Certains groupes envisagent de relocaliser une partie de leur production aux États-Unis afin d’éviter ces nouvelles taxes alors que d’autres pourraient absorber une partie des coûts dans leurs marges, mais cela reste difficilement viable à long terme.