Le prix du pétrole s’envole après la mort des leaders du Hamas et du Hezbollah: menace d’escalade au Proche-Orient
Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe en Iran. Le bras droit du leader du Hezbollah, Fouad Chokr, “éliminé” à Beyrouth. Deux cibles de premier plan d’Israël ont disparu. Mais le risque de riposte et d’escalade est réel.
Avec la mort dans des frappes à Téhéran d’Ismaïl Haniyeh, chef politique du Hamas, et à Beyrouth de Fouad Chokr, bras droit de Hassan Nasrallah, dirigeant du Hezbollah, le Proche-Orient risque de vivre une nouvelle période de tensions et d’escalade. A tout le moins, les fragiles espoirs de cessez-le-feu semblent définitivement enterrés.
Les deux hommes étaient des cibles de premier plan pour Israël, qui n’a pour l’instant revendiqué que l’attaque à Beyrouth. Le premier était le visage de la diplomatie du Hamas et un mort en sursis depuis les massacres terroristes du 7 octobre 2023, le gouvernement Netenanyahou ayant juré d’éradiquer le mouvement islamiste et ses leaders. Le deuxième était était le commandant responsable du massacre de Majdal Shams, dans lequel 12 enfants ont été tués après le tir par le Hezbollah d’une roquette contre un terrain de football dans le nord d’Israël, samedi soir.
Le Hamas a déjà évoqué un “acte lâche qui ne resterait pas sans réponse”. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, condamne, lui aussi, un “lâche assassinat” et a appelé les Palestiniens à rester unis.
“C’est un assassinat politique tout à fait inacceptable, et cela va aboutir à une escalade ultérieure des tensions”, a déclaré, dans la matinée, un vice-ministre russe des affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov. La Turquie, pour sa part, condamne un “ignoble assassinat”, estimant que “cette attaque a également pour but d’étendre la guerre à Gaza à une dimension régionale“.
Le chef du Hamas tué à Téhéran
Le chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué dans une frappe en Iran, ont annoncé mercredi le mouvement islamiste palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, et les Gardiens de la Révolution iraniens.
Le Hamas affirme que son chef de 62 ans a été tué dans une frappe “sioniste contre son quartier général à Téhéran, après sa participation à l’investiture du nouveau président” iranien Massoud Pezeshkian, a-t-il écrit dans un communiqué. Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique iranienne, ont annoncé pour leur part que “la résidence d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique de la résistance islamique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (…) lui et l’un de ses gardes du corps sont morts en martyrs”, selon un communiqué sur leur site d’information Sepah.
M. Haniyeh s’était rendu à Téhéran pour assister mardi à la prestation de serment du nouveau président iranien devant le Parlement. L’Iran, allié du Hamas, ne reconnaît pas l’État israélien et a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979. La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.
En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire palestinien, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 39.400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d’indications sur le nombre de civils et de combattants morts.
Le numéro deux du Hezbollah “éliminé” à Beyrouth
L’armée israélienne a, par ailleurs, assuré mardi soir que ses chasseurs avaient “éliminé” en frappant Beyrouth le commandant de la milice chiite pro-iranienne Hezbollah qu’elle tient pour responsable de la mort d’enfants sur le plateau syrien du Golan annexé.
“Les chasseurs de l’armée de l’air israélienne ont éliminé le plus haut responsable militaire de l’organisation terroriste Hezbollah et le chef de son unité stratégique, Fouad Chokr, dans la région de Beyrouth”, a indiqué l’armée dans un communiqué.
“Fouad Chokr était le commandant responsable du massacre de Majdal Shams, dans lequel 12 enfants ont été tués après le tir par le Hezbollah d’une roquette iranienne Falaq-1 directement contre un terrain de football dans le nord d’Israël samedi soir”, a déclaré le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, dans une communiqué vidéo séparé. “Fouad Chokr était le bras droit de Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah, et son conseiller dans la planification et la conduite d’attaques et d’opérations”, a ajouté la même source. Selon M. Hagari, Fouad Chokr était un “terroriste de haut rang ayant du sang d’Israéliens et de beaucoup d’autres sur les mains”.
Le prix du pétrole en forte hausse
Le prix du pétrole brut sur les marchés internationaux a grimpé en flèche mercredi. Les marchés craignent une escalade de la violence au Moyen-Orient, d’où provient un tiers du pétrole à l’échelle mondiale. Le prix du baril de Brent pour livraison en septembre a augmenté de 1,4% pour atteindre 79,72 dollars mercredi matin. Le pétrole américain WTI coûte désormais 76 dollars, en hausse de 1,5%.
Demande reste faible
Les négociants en pétrole craignent une escalade de la violence qui engendrerait une recrudescence des attaques en mer Rouge. La demande en pétrole brut reste cependant faible en raison du ralentissement de l’économie chinoise. Les prix du pétrole sur les marchés internationaux ont encore fortement baissé ces derniers jours.
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