Des lentilles contre des mandarines : la Russie réinvente le troc

Soumise aux sanctions, exclue du système de paiement international, Moscou a signé un accord avec le Pakistan : ce dernier lui donnera des mandarines et du riz contre des lentilles et des pois chiches russes.

La Russie va échanger des pois chiches contre des mandarines pakistanaises dans le cadre d’un nouveau système de troc lancé en réponse aux difficultés de paiement causées par les sanctions internationales mises en place à la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Les sanctions occidentales ne sont pas imperméables – la Russie continue à recevoir certains composants électroniques et continue à vendre son pétrole et son gaz – mais elles exercent un impact de plus en plus désagréable sur l’économie russe. Les sanctions les plus efficaces sont celles qui s’exercent sur le système financier. Les Etats-Unis disposent d’une arme redoutable : toute banque qui commercerait avec la Russie pourrait se voit exclue des échanges en dollars, ce qui, de fait, pour les banques opérant dans la zone occidentale et en Asie, signer son arrêt de mort. Ainsi, il semblerait que 98% des banques chinoises  ne désirent plus faire des affaires avec Moscou.

Echanger en direct des produits de base

Dès lors, l’économie russe retourne partiellement au troc. Selon l’agence Tass, un accord commercial entre le Pakistan et la Russie a été signé ces derniers jours, selon lequel les entreprises des deux pays peuvent échanger en direct des produits de base en évitant les transactions monétaires. Le premier contrat de ce genre a été signé ce mardi : l’entreprise russe Astarta Agrotrading va  échanger des lentilles et des pois chiches contre des mandarines et du riz livré par la société pakistanaise Meskay & Femtee Trading Company. Plus précisément, la Russie fournira 20 000 tonnes de pois chiches en échange de la même quantité de riz pakistanais. Et d’autre art le Pakistan échangera 10 000 tonnes de pommes de terre et 15 000 tonnes de mandarines contre 10 000 tonnes de lentilles russes et 15 000 tonnes de pois chiches.

Ce n’est pas la première fois que la Russie a recours au troc : ce système d’échange avait déjà été mis en place durant la guerre froide entre l’Union Soviétique et la Chine populaire.